Le système électoral
finlandais a vu le jour en 1906 et l’année suivante, des élections ont eu lieu.
Il s’agissait des premières élections proportionnelles libres pour les hommes
et les femmes. En 1917, la Finlande est devenue indépendante de la Russie et la nouvelle Constitution
de la République est entrée en vigueur en 1919; ultérieurement une variante du
parlementarisme connu comme le semi-présidentialisme s’est développée. Depuis
1906, tant les hommes que les femmes peuvent voter et se porter candidats. L’âge
d’admissibilité à une élection a été abaissé successivement, passant de 24 ans
en 1906 à 21 ans en 1944, à 20 ans en 1969 et à 18 ans en 1972. L’un des traits
importants des élections finlandaises est le nombre particulièrement élevé de
votes (in absentia) par correspondance :
lors de l’élection de 1995, 43,4 % des votes ont été recueillis ainsi.
Le parlement finlandais est
composé de 200 députés élus dans 15 circonscriptions électorales. Dans toutes
les circonscriptions, à l’exception
des îles Åland où l’on parle suédois, l’attribution de sièges aux partis
(alliances électorales y compris) est proportionnelle aux votes obtenus suivant
un système de d’Hondt de représentation proportionnelle à scrutin de liste. Avant
1954, les électeurs avaient à choisir entre les listes de candidats (une liste comprenait
un maximum de deux candidats et un suppléant); des changements apportés
ultérieurement au système signifient qu’il est maintenant possible de voter en
faveur d’un seul candidat. Ceci a transformé le système électoral finlandais en
un type rare de système de listes, où il faut voter pour des candidats sur une
base individuelle.
L’élection des candidats
de la liste de parti n’est pas prédéterminée, mais repose entièrement sur le nombre
de suffrages exprimés en faveur de chaque candidat. L’électeur choisi le chiffre
attribué à son candidat (la liste des candidats, qui comprend un nombre
identifiant chacun, est suspendue devant l’électeur) et l’écrit sur le bulletin
de vote. En conséquence, l’élection n’est pas exclusivement une compétition
entre les partis, mais elle est également une compétition
entre les candidats de la liste de parti. L’électeur ne peut voter pour un
parti comme tel; il peut seulement voter pour des candidats qui ont été nommés
mais qui ne sont pas classés par un parti ou une liste qui n’appartient pas à
un parti.
La circonscription des
îles d’Åland élit un seul membre alors que les 14 autres circonscriptions sont
plurinominales. La taille de la population détermine la représentation par
circonscription, ce qui favorise les circonscriptions électorales dans les
zones rurales du Nord et de l’Est. Le caractère proportionnel reste encore important
dans les résultats parlementaires globaux, bien qu’à cet égard, les écarts
entre les circonscriptions électorales soient grands. En général, les
circonscriptions électorales urbanisées
sont plus proportionnelles et plusieurs zones rurales produisent davantage de
résultats non proportionnels.
Comme la formule d’attribution
des sièges de d’Hondt favorise les grands partis, les petits partis finlandais
saisissent habituellement l’occasion de former une alliance électorale avec un
ou plusieurs partis. Les alliances électorales sont faites au niveau des
circonscriptions électorales, ce qui signifie qu’un parti peut joindre
différentes alliances dans chacune des 14 circonscriptions électorales; le
succès des alliances est donc variable. En outre, selon la loi électorale de 1969, un candidat ne
peut être nommé que dans une circonscription électorale. Avant, un candidat pouvait être nommé
dans toutes les circonscriptions électorales, ce qui était la stratégie
électorale optimale pour un chef charismatique d’un petit parti. La plupart des
petits partis se joignent à des alliances électorales, car sans cela, c’est le
lien de nature proportionnelle entre les votes et les sièges qui dans une
certaine mesure serait affaibli.