Avantages du SMP
On accorde souvent au scrutin majoritaire
plurinominal le crédit de donner à l’électeur la capacité de voter en faveur de
différents candidats, de mettre en présence des circonscriptions géographiques de
taille raisonnable, d’accroître le rôle des partis – comparativement au SMU – et
de renforcer les partis qui font le plus preuve de cohérence et de capacités
organisationnelles.
Désavantages du SMP
Le scrutin majoritaire plurinominal
peut avoir des conséquences imprévisibles et souvent indésirables sur les
résultats électoraux. Par
exemple, lorsque les électeurs votent en faveur des candidats d’un seul parti,
le système tend à mettre davantage en relief la plupart des désavantages du SMU,
en particulier son caractère non proportionnel. Quand les partis désignent un
candidat pour chaque poste vacant dans un système de scrutin majoritaire
plurinominal et encouragent les électeurs à soutenir chaque représentant
faisant partie de leur liste, les chances sont particulièrement bonnes que cela
se produise. Par exemple, à Maurice en 1982 et en 1995, le parti qui était dans
l’opposition avant l’élection a remporté tous les sièges à l’assemblée
législative avec seulement 64 % et 65 % des voix respectivement. Ceci
a entraîné de grandes difficultés en ce qui concerne le fonctionnement efficace
d’un système parlementaire fondé sur les concepts de gouvernement et d’opposition.
Le recours à des sièges de « meilleur perdant » à Maurice ne compense
cette faiblesse que partiellement.
En Thaïlande, on attribue au scrutin majoritaire plurinominal le fait d’avoir
favorisé la fragmentation du système de partis. Puisqu’il permet aux électeurs
de voter pour des candidats de plus d’un parti dans la même circonscription,
des représentants d’un même parti peuvent être portés à se concurrencer pour
obtenir l’appui des gens. Ainsi, on estime parfois que le scrutin majoritaire
plurinominal contribue au sectarisme et à la corruption au sein des partis.
En conséquence, ces dernières années, divers pays ont abandonné le système
du scrutin majoritaire plurinominal et opté pour autre chose. Vers la fin des
années 1990, la Thaïlande et les Philippines sont passées du SMP au système
mixte. Dans les deux cas, un élément important pour justifier le changement tenait
à la nécessité de lutter contre l’achat des votes et de renforcer le
développement des partis politiques.

