Avantages du scrutin à vote alternatif
Un avantage associé au transfert des
votes est qu’il permet aux votes de plusieurs candidats de s’accumuler, de
sorte que les votes de candidats aux intérêts divers mais reliés peuvent être
combinés pour leur permettre de l’emporter et d’être représentés. Le scrutin à
vote alternatif permet également aux partisans d’un candidat qui ont peu d’espoir
d’être élus d’influencer, par l’intermédiaire de leur second choix et de leurs
choix ultérieurs, l’élection d’un candidat important. Pour cette raison, on dit
parfois que le scrutin à vote alternatif est le meilleur système pour favoriser
une politique du centre dans la mesure où il peut forcer les candidats à rechercher
non seulement les voix de leurs propres partisans mais également le vote de
deuxième choix des autres électeurs. Afin d’attirer ces votes, les candidats doivent
tenir un discours de nature à plaire à une grande partie de l’électorat plutôt
que de se concentrer sur certaines questions seulement. L’expérience du scrutin
à vote alternatif en Australie tend à donner du poids à ces arguments : par
exemple, les grands partis
essayent généralement de conclure des marchés avec les petits partis avant l’élection
afin d’obtenir le second choix de leurs partisans – un processus connu étant
celui de « l’échange des choix ». Par ailleurs, puisque le scrutin à
vote alternatif requiert le soutien de la majorité, il accroît le consentement accordé
aux représentants élus, et conséquemment, la légitimité qu’on peut leur conférer.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Australie, l’expérience du scrutin à
vote alternatif suggère qu’il peut fournir des incitatifs importants pour une
politique d’accommodement et de coopération. D’autre part, ces dernières
années, le scrutin à vote alternatif, ou sa variante du vote supplémentaire, a été retenu pour les élections à la
présidence et à la mairie en Bosnie, à Londres et à San Francisco.
Désavantages du scrutin à vote alternatif
Le scrutin à vote alternatif comporte
également un certain nombre de désavantages. D’abord, son utilisation requiert
un niveau raisonnable d’instruction et de capacité de calculer; puisqu’il
fonctionne dans des circonscriptions uninominales, il peut souvent mener à des
résultats non proportionnels comparativement au système de représentation proportionnelle – ou même dans
certains cas, au système majoritaire uninominal. De même, la possibilité que le
scrutin à vote alternatif favorise des résultats de type centriste est
grandement tributaire des conditions sociales et démographiques sous-jacentes.
Ainsi, bien qu’il ait réussi à favoriser la cohabitation interethnique en Papouasie-Nouvelle-Guinée
dans les années 1960 et 1970, il a fait l’objet de critiques dans un autre pays
du Pacifique, les îles Fidji, où il est en place depuis 1997. De plus, comme l’a
démontré son utilisation pour élire le Sénat australien de 1919 à 1946, le
scrutin à vote alternatif ne fonctionne pas toujours très bien lorsqu’il est
utilisé dans de grandes circonscriptions plurinominales.

