Dans sa forme la plus simple, la représentation
proportionnelle à scrutin de liste (RPSL) implique que chaque parti soumet à l’électorat une liste de candidats
dans chaque circonscription électorale plurinominale. Les électeurs
votent pour un parti et ces derniers obtiennent des sièges proportionnellement
à la part globale des votes qu’ils ont obtenus dans la circonscription. Les
candidats élus sont choisis à partir de la position qu’ils occupent sur les listes.
En soi, le choix de la RPSL ne détermine pas le
type de système électoral : d’autres éléments sont nécessaires. La méthode
utilisée pour calculer l’attribution des sièges après le dépouillement peut
être celle de la moyenne la plus élevée ou celle du « plus fort
reste ». Dans un système de RP, la formule retenue a habituellement peu d’incidence
sur les résultats des élections; mais parfois, il peut en être autrement. Au
Cambodge, en 1998, en raison d’un changement apporté à la formule quelques
semaines avant l’élection, le plus grand parti a obtenu 64 sièges, plutôt que
59, au sein d’une assemblée nationale de 121 membres. Le changement n’avait pas
été bien communiqué et c’est avec peine que l’opposition a accepté les
résultats. Cet exemple démontre bien l’importance que les concepteurs des
systèmes électoraux doivent accorder à des détails qui peuvent sembler mineurs.

Cambodian closed List PR ballot paper
Plusieurs autres questions importantes doivent être prises en compte au
moment de définir précisément le mode de fonctionnement du système de RPSL. Il peut être nécessaire d’établir un seuil en
bonne et due forme afin de pouvoir être représenté : un seuil élevé (par exemple 10 %
des suffrages comme c’est le cas en Turquie) est susceptible d’exclure les plus
petits partis, alors qu’un seuil moins élevé (par exemple 1,5 % comme c’est
le cas en Israël) peut favoriser leur représentation. En Afrique du Sud, il n’existe
aucun seuil en bonne et due forme et, en 2004, le Parti démocratique chrétien africain
a obtenu 6 sièges sur les 400 que compte l’assemblée avec seulement 1,6 %
des suffrages à l’échelle nationale. Les systèmes de RPSL
diffèrent également quant à savoir si et comment l’électeur peut choisir entre
les candidats et entre les partis, c’est-à-dire si les listes sont fermées,
ouvertes ou libres (panachage). Ce choix a des incidences sur la complexité du
bulletin de vote.
D’autres choix comprennent des
arrangements officiels ou non officiels pour le « regroupement du vote »,
la marge de manœuvre dont bénéficient les partis pour conclure des ententes,
comme celle que leur accordent les systèmes faisant usage d’apparentement, et
la délimitation des circonscriptions électorales.

