Tout système avec des circonscriptions
uninominales requiert un long processus, qui peut aussi s’avérer coûteux, en
vue de délimiter des circonscriptions relativement petites. La manière dont les
limites des circonscriptions seront établies tiendra compte de facteurs tels
que la taille de la population, la cohésion, les réseaux de transport et de
communication, les communautés d’intérêts et la contiguïté. En outre, cette
tâche ne sera rarement réalisée qu’une seule fois : les limites des
circonscriptions devront être ajustées pour prendre en compte les mouvements
migratoires de la population. À cet égard, sur le plan administratif, les
systèmes de scrutin majoritaire uninominal, de scrutin à vote alternatif et de scrutin
à deux tours sont ceux qui sont les importantes sources de problème. Les
systèmes de scrutin majoritaire plurinominal,
de scrutin majoritaire plurinominal à liste de parti,
de scrutin à vote unique non transférable et de scrutin
à vote unique transférable requièrent également que l’on établisse des
limites aux circonscriptions électorales; mais d’une certaine façon, ils sont plus
faciles à gérer parce qu’ils font usage de circonscriptions plurinominales qui,
en général, sont moins nombreuses et de plus grande taille. La délimitation des
circonscriptions pour l’élément majoritaire d’un système mixte pose des défis
semblables.
Lorsqu’on fait usage de circonscriptions plurinominales, on peut éviter les
changements à apporter aux limites en changeant plutôt le nombre de
représentants élus par circonscription – une méthode particulièrement valable lorsque
des entités établies telles que des provinces font office de circonscriptions
électorales. Souvent, les systèmes de représentation
proportionnelle à scrutin de liste (RPSL) seront les moins coûteux et les plus
faciles à administrer parce qu’ils emploient soit une seule circonscription
nationale signifiant que la délimitation des circonscriptions n’est pas
nécessaire, soit de très larges circonscriptions plurinominales correspondant
aux limites existantes de l’État ou de la province. Les
élections de 1996 en Sierra Leone, de 1997 au Libéria et de 2001 au Kosovo,
sous les auspices des Nations Unies, se sont tenues sous un système de RPSL
nationale; en partie, du fait des personnes déplacées et du manque de données
précises au chapitre du
recensement, les responsables électoraux ne disposaient pas des renseignements nécessaires
sur la population afin de pouvoir établir de plus petites circonscriptions.

