Il existe plusieurs arguments en
faveur des référendums ou contre ceux-ci.
Dans le contexte de l’apathie
croissante et du désenchantement des électeurs envers les formes
traditionnelles de démocratie, les partisans des référendums font valoir que la
démocratie directe est une façon de faire participer à nouveau les électeurs à
la vie politique et à la
démocratie. Un autre argument avancé en faveur des
référendums est qu’on peut en faire usage afin de résoudre des problèmes
politiques, particulièrement pour les gouvernements en place; par exemple, si une
question divise le parti au pouvoir, la tenue d’un référendum peut aider à trouver une solution
sans que le parti n’éclate (un exemple est celui du référendum de 1975 au Royaume-Uni
sur le fait de demeurer ou non au sein de la Communauté européenne, un enjeu
qui divisait profondément le gouvernement travailliste de l’époque). Selon un
autre argument, les gouvernements ont besoin d’un mandat populaire précis
pour apporter des changements fondamentaux qui ne faisaient pas partie de la
plateforme avec laquelle ils ont fait campagne au départ. C’est tout particulièrement
le cas lorsqu’on envisage de modifier la constitution, d’autant plus si elle a elle-même été approuvée par voie référendaire.
Il existe également divers arguments contre le fait de recourir aux
référendums. L’un de ceux-ci est qu’il affaiblit la démocratie de représentation
en minant le rôle et l’importance des représentants élus. De même, les référendums sont vus parfois comme des moyens auxquels peuvent
recourir les représentants élus pour éviter d’avoir à adopter une position
impopulaire par rapport à une question controversée. Selon un autre argument, les
électeurs ne sont pas toujours en mesure ou n’ont pas toujours l’information nécessaire
pour prendre une décision éclairée
sur la question en jeu; et en lieu et place, ils peuvent prendre une décision
qui n’est pas éclairée fondée sur une connaissance partielle ou sur éléments
non pertinents, par exemple par rapport à l’état de l’économie. Ceci peut être
encore plus probant dans le cas de référendums qui portent sur des enjeux
complexes que les électeurs connaissent peu, tels les changements
constitutionnels ou les traités internationaux.
De même, selon les adversaires des référendums, si l’exécutif a le pouvoir
de déterminer les circonstances justifiant la tenue d’un référendum, celui-ci
pourra en faire usage comme instrument politique qui servira les besoins du
parti au pouvoir et non pas les intérêts de la démocratie. Aussi,
puisque le taux de participation lors de référendums est plus faible que lors d’élections
nationales, selon eux l’argument voulant que les référendums renforcent la
légitimité des décisions politiques ne tient pas la route. Cependant,
en Suisse (où se tient chaque année un certain nombre de votes de démocratie
directe), des spécialistes croient que plus de 45 % des électeurs
participent à la démocratie directe, car même si le taux de participation aux
référendums tourne autour de ce pourcentage, les différents votes attirent
différents électeurs.

