Il existe plusieurs manières d’accroître
la représentation des femmes. Les systèmes proportionnels ont tendance à favoriser l’élection d’un plus
grand nombre de femmes, principalement en
supprimant l’élément décourageant et
inhérent aux systèmes de scrutin majoritaire uninominal voulant qu’il faille
présenter le candidat « le
plus acceptable ». Les systèmes électoraux où la
représentation par circonscription est élevée encouragent les partis à nommer
des femmes, ces derniers se fondant sur l’idée qu’un
équilibre hommes-femmes leur donnera de meilleures chances sur le plan électoral. Quelques
pays utilisant la représentation proportionnelle à scrutin de liste (RPSL) exigent
également que les femmes représentent un certain pourcentage des candidats nommés par
chaque parti.
En plus du choix du système électoral, il existe également un
certain nombre d’autres stratégies qui peuvent être mises à contribution pour augmenter le nombre de
représentantes féminines.
- En premier lieu, on peut réserver des sièges, c’est-à-dire qu’un
     certain nombre de sièges à l’assemblée législative sont mis de côté pour les
     femmes. Ces sièges sont octroyés à des
     représentants des régions ou aux partis politiques en proportion directe
     des suffrages obtenus à l’échelle nationale. On voit souvent des sièges
     réservés dans les systèmes électoraux à majorité simple et, dans bien des
     cas, leur présence est inscrite dans la constitution du pays. En Inde, les
     sièges au sein des administrations locales de certains États sont divisés
     en trois groupes : à chaque élection, seules les femmes peuvent être nommées pour un
     groupe de sièges, de ce fait garantissant minimalement l’élection d’un
     tiers de femmes.
 - En second lieu, la loi
     électorale peut exiger que les partis politiques présentent un certain
     nombre de candidates femmes pour l’élection. Cela arrive le plus souvent dans
     les systèmes électoraux avec représentation proportionnelle, par exemple
     en Namibie (30 % des candidats au niveau local) et au Pérou (30 %
     des candidats). On retrouve une exigence semblable dans le volet RPSL du
     système de scrutin mixte avec compensation de
     la Bolivie
     (30 % des candidats). Cependant, les lois ne garantissent pas
     toujours que l’objectif serait atteint, à moins qu’il y ait de strictes
     obligations d’inscription et des mécanismes de mise en œuvre garantissant
     que des femmes seront inscrites dans des positions sur les listes du parti
     leur donnant la possibilité d’être élues (c’est-à-dire ces gens qui, au
     regard de leur position sur la liste et du nombre de votes auxquels
     s’attend à obtenir le parti, devraient faire partie de la délégation du
     parti à l’assemblée législative). 
 - En troisième lieu, les partis politiques peuvent adopter leurs propres
     quotas internes pour assurer la nomination de candidates féminines aux élections
     législatives. C’est le mécanisme auquel on a recours le plus souvent afin
     de promouvoir la participation des femmes à la vie politique – le Congrès
     national africain en Afrique du Sud, le Parti péroniste et l’Union civique
     radicale en Argentine, CONDEPA (la conscience de la patrie) en Bolivie, le
     Parti de la révolution démocratique au Mexique et les partis travaillistes
     en Australie, au Royaume-Uni et dans l’ensemble de la Scandinavie – mais
     son succès varie selon les endroits. En Grande-Bretagne, lors des
     élections de 1997, le Parti travailliste a utilisé des listes réservées
     aux femmes et a presque doublé le nombre de députées féminines, celui-ci
     passant de 60 à 119. En 2004, 14 pays avaient des quotas inscrits dans leurs constitutions, 32
     pays avaient des dispositions législatives en ce sens et au moins 125
     partis dans 61 pays avaient adopté leurs propres quotas volontaires. Au
     chapitre du genre de système électoral, 17 pays avec des systèmes à
     majorité simple avaient des quotas alors qu’il y en avait 15 dans les
     systèmes électoraux mixtes et 45 dans les systèmes de représentation
     proportionnelle. De même, deux pays utilisant d’autres systèmes – l’Afghanistan
     et la Jordanie – avaient mis en place des quotas. 
 
Les systèmes qui garantissent la représentation de femmes à l’assemblée
législative connaissent un succès variable et les effets le sont également. Par
exemple, les sièges réservés peuvent aider à garantir l’accès des femmes aux postes
électifs; mais certaines femmes prétendent que les quotas finissent par devenir
une manière d’apaiser et, finalement, de tenir à l’écart les femmes provenant de
la famille de politiciens masculins traditionnels, ou leurs amies, plutôt que d’être
un moyen d’encourager les femmes à entreprendre une carrière politique, un
processus qui peut prendre des années. Puisque l’entrée en politique se fait
souvent au niveau local, même quand il s’agit des hommes, il peut s’avérer plus
logique d’instituer des quotas, du moins au départ, au niveau local plutôt qu’au
niveau national.
Le fait d’être élu à une assemblée législative ne signifie pas
nécessairement l’obtention d’un grand pouvoir sur la prise de décisions; dans
certains pays, les femmes députées, particulièrement celles élues par
l’entremise de sièges réservés ou spéciaux, sont mises à l’écart et n’ont
aucune ou peu de responsabilités décisionnelles. Dans d’autres pays, les femmes
ont capitalisé sur le poste obtenu grâce aux quotas : elles ont contribué
de manière importante à l’élaboration des politiques et influé sur la manière
« traditionnelle » de concevoir des politiques.
 
 
 
Fur further details and data, see the IDEA/Stockholm University Global Database for Electoral Quotas for Women at www.quotaproject.org. 
 
 
