Certaines assemblées législatives ont plus d’une chambre; dans les pays de plus
grande taille en particulier, plusieurs assemblées sont bicamérales. À l’échelle
planétaire, environ deux tiers des pays disposent d’assemblées unicamérales et
l’autre tiers dispose d’une forme de deuxième chambre.
La plupart des deuxièmes chambres (souvent connues sous le nom de Chambre haute
ou Sénat) existent pour une, voire deux raisons. La première est celle d’offrir un autre type de représentation ou de représenter des intérêts
différents, le plus souvent les régions ou les provinces d’un pays. La seconde est celle d’agir en
tant que « chambre de révision » pour servir de frein ou retarder l’adoption
de décisions impétueuses de la Chambre basse. Il faut noter que la Chambre haute
a souvent moins de pouvoirs que la Chambre basse, particulièrement lorsqu’elle agit
comme chambre de révision.
Les structures varient considérablement, mais en général, on retrouve une
deuxième chambre le plus fréquemment dans les systèmes fédéraux pour
représenter les unités constitutives de la fédération. Par
exemple, les États aux États-Unis, au Brésil et en Australie, les Länder en
Allemagne ainsi que les provinces en Afrique du Sud sont représentés de manière
séparée à la Chambre haute. Généralement, ceci entraîne une pondération en faveur des plus
petits États ou provinces, puisqu’on tend à accepter que tous soient
représentés de manière égale. En outre, plusieurs de ces deuxièmes
chambres tiennent des élections qui sont décalées dans le temps : la
moitié de la Chambre est élue tous les trois ans en Australie et au Japon; un
tiers de la Chambre est élu tous les deux ans aux États-Unis et en Inde; et
ainsi de suite.
Quelques pays dont la Chambre haute est une « chambre de révision »
imposent à celle-ci des restrictions particulières. Par exemple, en Thaïlande, où
le Sénat est maintenant élu, les sénateurs ne peuvent appartenir à un parti
politique ou faire campagne.
Un type moins fréquent de représentation alternative est l’utilisation
délibérée de la deuxième chambre pour représenter des groupes ethniques,
linguistiques, religieux ou culturels particuliers. Aussi, on peut
prévoir expressément qu’une
deuxième chambre aura des représentants de la société civile. Par
exemple, au Malawi, la Constitution
prévoit que les sénateurs élus doivent choisir 32 des 80 sénateurs à partir d’une liste de candidats nommés
par les « groupes d’intérêts » sociaux. Ces groupes sont les
organisations féminines, les groupes de personnes vivant avec un handicap, les
groupes œuvrant en santé et en éducation, les secteurs des affaires et agricoles,
les syndicats, des membres éminents de la société et des chefs religieux. De même, il arrive qu’on prenne la défense de la malveillante Chambre des
lords britannique parce qu’on y retrouve des gens possédant une expertise particulière
en matière de politiques qui leur permet d’exercer un contrôle sur des projets
des lois gouvernementaux élaborés par des politiciens généralistes. De même,
les deuxièmes chambres dans des pays comme les îles Fidji et le Botswana sont
utilisées pour représenter les chefs traditionnels, bien que dans le premier
cas ces derniers soient nommés, et dans le second, ils sont élus.
En raison de ces différences, dans plusieurs deuxièmes chambres, une partie
des personnes qui y siègent sont élues ou encore, celles-ci sont élues de
manière indirecte ou ne sont pas élues. Parmi les compétences qui ont recours à
l’élection, la plupart ont choisi de refléter les différents rôles des deux
chambres en faisant usage de différents systèmes électoraux pour les Chambres
basse et haute. Par exemple, en Australie, la Chambre basse est élue sous un
système majoritaire (scrutin à vote alternatif) alors que l’élection de la Chambre haute, qui représente
les différents États, se fait sous un système proportionnel. Pour cette raison,
ceux qui représentent les intérêts des groupes minoritaires, et qui normalement
ne sont pas à même d’être élus à la Chambre basse, ont toujours la chance de l’être,
dans le cadre de la représentation d’État, à la Chambre haute. En Indonésie, l’élection
de la Chambre
basse se fait avec la représentation proportionnelle à scrutin de liste, alors
qu’on utilise le vote unique non transférable pour l’élection de la Chambre haute où l’on retrouve quatre
représentants par province. En Colombie, les deux Chambres sont élues avec la
représentation proportionnelle, mais le Sénat est élu à partir d’une seule
circonscription nationale, ce qui accroît les chances des petits partis et de ceux
représentant les intérêts des minorités d’y être représentés.

