Avant d’entreprendre la conception et l’exécution d’un programme d'éducation électorale, les organismes de gestion électorale devraient d’abord examiner la loi électorale – si elle existe – aux fins de déterminer ceux et celles ayant le droit de participer à de telles activités. Même dans les cas où la loi est assez explicite – et la plupart ne le sont pas – au sujet des entités dans la société qui peuvent s’occuper de former les électeurs ou d’informer le public, il peut s’avérer nécessaire de procéder à un exercice d’interprétation de la loi avant de procéder à sa mise en œuvre.
Une fois qu’on a déterminé les entités ayant une obligation ou un droit légal de participer à l'éducation électorale, le processus visant à élaborer les buts, les objectifs et les paramètres d’un programme particulier d'éducation électorale offrira des occasions d’assembler des coalitions ou de mettre sur pied des alliances stratégiques, au sein de la société civile ou entre la société civile et les organismes gouvernementaux responsables, tels que les organismes de gestion électorale nationaux. Aussi, en nouant des partenariats, les organismes de gestion électorale et les groupes de la société civile pourront réduire le coût global d’un programme d'éducation électorale et élargir sa portée.
Il existe deux manières d’obtenir un accord sur les buts, les objectifs et les paramètres d’un programme d'éducation électorale.
L’organisme de gestion électorale peut déterminer ces éléments lui-même, puis essayer de les vendre à ceux dont il désire obtenir la collaboration. Souvent, cette approche comporte des désavantages, tels le temps requis pour vendre le programme, l’absence d’un sentiment d’appartenance chez les groupes de la société civile et la difficulté d’établir un consensus et de le maintenir tout au long du programme. Au bout du compte, en raison de ces désavantages, des groupes de la société civile pourraient exprimer de la résistance ou éprouver du ressentiment, ce qui pourrait avoir une incidence négative sur leur perception de l’organisme de gestion électorale et saper les tentatives futures de nouer un partenariat stratégique.
L’organisme de gestion électorale peut aussi opter pour différents mécanismes pour s’assurer que les citoyens éprouvent rapidement un sentiment d’appartenance envers le programme d’éducation électorale et qu’ils lui apportent un soutien continu. Ces mécanismes peuvent comprendre :
- des présentations à l’intention des formateurs;
- des rencontres de consultation;
- des entretiens avec les chefs de file de la société civile;
- la distribution transparente et à grande échelle de l’ébauche et de la version définitive des lois électorales et des règlements connexes;
- la distribution en temps opportun d’autres documents qui sont probablement susceptibles d’intéresser les formateurs, tels que les communiqués de presse, les documents de formation pour le personnel des bureaux de vote et le matériel d’information du public, tel que les questions les plus fréquemment posées.
Plusieurs organismes craignent que ces activités retardent le processus; si on met les ébauches à la disposition des citoyens, ils craignent aussi que cela engendre de la confusion. Bien qu’il puisse y avoir des divergences d’opinion ou même de la controverse publique, il n’en reste pas moins que ces actions mènent souvent à de meilleures lois et à de meilleurs programmes; de même, elles permettent de gagner du temps car les citoyens adhèreront plus rapidement à la cause, ils seront plus rapidement au fait du processus électoral ou pourront s’adapter plus rapidement aux normes du programme. Souvent, la réussite à long terme viendra récompenser le temps et les efforts consacrés au début du processus.
Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur des aménagements organisationnels en vue de mener des programmes d'éducation électorale, prière de se référer à L’organisation dédiée aux élections.