S’il ne bénéficie pas d’un bon accès aux médias nationaux et communautaires, tout programme d’éducation du public pourrait être désavantagé. Certes, il est toujours possible de songer à des programmes qui s’appuient entièrement sur les rencontres en personne; mais même ceux-ci pourraient éprouver des problèmes s’il n’y a aucun programme complémentaire visant à faire la promotion des activités, à assurer leur couverture en vue de motiver les gens davantage, ou encore s’il n’y a aucune documentation à laisser aux gens.
En conséquence, il importe de procéder à une évaluation des médias disponibles.
Les répertoires des médias
Dans certains pays, on peut trouver un répertoire où sont inscrits les médias. Dans d’autres, les organisations non gouvernementales et les organismes gouvernementaux s’occupant des médias pourraient avoir recueilli ces renseignements. Il se peut aussi que des agences de publicité aient conservé des registres présentant des détails sur les médias, y compris leur part de marché et leurs publics cibles.
Rapidement, les formateurs voudront faire une séance de remue-méninges en vue d’établir une liste des médias et de créer leur propre répertoire. Ils feront une analyse des médias en présence en tenant compte de ceux qui sont pertinents pour le programme de formation électorale. Parmi les critères qu’ils pourront utiliser, mentionnons les suivants :
- Le média appartient-il au gouvernement ou est-il contrôlé par celui-ci?
- S’il est contrôlé par le gouvernement, la loi électorale l’oblige-t-il à accorder gratuitement du temps d’antenne ou de l’espace au profit des messages sur la formation électorale?
- S’il appartient à des intérêts privés, sa direction est-elle sensible à l’idée de faire passer gratuitement ou à un taux réduit des messages d’intérêt public, tels que les messages sur la formation électorale?
- Quels sont les taux publicitaires connus du média?
- Le média a-t-il une portée nationale ou communautaire?
- Le média est-il capable de préparer ses propres publicités imprimées ou électroniques?
- Quelle est la politique du média et quel protocole suit-il en ce qui concerne le matériel publicitaire imprimé ou électronique préparé par le programme de formation?
- Dans quel format doit-on présenter au média en question la publicité imprimée ou électronique préparée par le programme de formation?
- Quelle est la part de marché du média, c’est-à-dire qu’elle est la taille de son lectorat ou de l’auditoire qui le regarde ou qui l’écoute?
- Quels sont les caractéristiques de cet auditoire?
- De quelle manière la taille et les caractéristiques de l’auditoire sont-ils touchés par le jour et l’heure de diffusion ainsi que par la programmation, à savoir quels sont les journaux et les émissions les plus populaires en semaine ou la fin de semaine?
- Quel est le nombre quotidien d’heures de diffusion du média?
- Quel est le calendrier de publication, à savoir deux fois par jour, quotidiennement, plusieurs fois par semaine, hebdomadairement, mensuellement ou par trimestre?
- Est-ce que le comité éditorial du média a une orientation politique particulière ou est-ce que le média est associé d’une manière ou d’une autre à un parti politique particulier?
- Quelles sont les langues d’impression ou de diffusion du média?
- Qui sont les personnes-ressources du média et quelle est son adresse, son numéro de téléphone, son numéro de télécopieur et son adresse courriel?
Ces renseignements nécessiteront de préparer une base de données adéquate. En raison de l’importance que ceci revêt, les formateurs voudront également cultiver une expertise au sein de leurs équipes dans ce domaine et, aussi, entretenir des relations avec des gens de l’extérieur qui sont des professionnels du métier.
L’alimentation électrique et autres commodités
Dans les contextes de transition en particulier, les formateurs devront tenir compte des interruptions dans l’alimentation de biens précieux comme l’électricité, le gaz, le papier ou l’encre. Si l’alimentation se fait rare, il pourrait ne pas valoir la peine d’acheter des publicités télévisuelles coûteuses. Dans un tel cas, la radio pourrait s’avérer une option intéressante puisque les appareils peuvent fonctionner avec des piles. Dans ces circonstances aussi, les rencontres en personne et l’imprimé pourraient jouer un rôle d’autant plus important. De même, les formateurs devront analyser la façon dont les interruptions en alimentation électrique peuvent affecter le processus de production : si les fournisseurs de service ne disposent pas d’une source d’énergie indépendante et fiable, ceci pourrait accroître le temps nécessaire pour la production. Si le papier ou l’encre sont difficiles à obtenir, alors on voudra peut-être mettre moins l’accent sur l’imprimé. Même là où ces fournitures existent, les pénuries en carburant pourraient gêner la capacité de produire et de distribuer le matériel imprimé. En conséquence, les formateurs doivent évaluer la disponibilité des biens essentiels et l’incidence que ceci-ci aura sur le type de média à utiliser et le mix média à privilégier.
Planifier et évaluer soigneusement
Dans tout pays, une infrastructure médiatique dynamique est essentielle au développement de la démocratie. Si le programme de formation électorale est en mesure de renforcer cet aspect des choses en procédant à une sélection judicieuse des médias et en faisant leur promotion, ceci pourrait avoir une incidence à long terme sur les programmes à venir.