En général, les formateurs s’y connaissent bien en ce qui concerne la gestion du contenu et il est probable que celui-ci sera clairement établi au moment où le matériel éducatif atteindra l’étape de la production.
Cependant, il y a des aspects de la production qui doivent être pris en considération en raison de leur incidence sur le contenu des documents. Il s’agit des illustrations, de la relation entre les illustrations et les mots, ainsi que de la couleur, notamment par rapport au processus d’impression.
Quelles sont les meilleures illustrations?
Les directives suivantes concernent les documents de formation des participants dont la compréhension visuelle n’est pas très développée :
- les images qui ont de la profondeur sont à éviter;
- il ne devrait pas y avoir trop de détails;
- on devrait retirer tout élément en arrière-plan et tout détail inutile;
- les éléments importants devraient être mis en relief au moyen des tons, de la texture, des dégradés, etc.;
- le style devrait être réaliste plutôt qu’impressionniste ou expressionniste.
Les exemples qui suivent sont classés par ordre d’utilité : - des photos dont l’arrière-plan a été éliminé, ce qui favorise les contrastes, la profondeur et les détails précis pour identifier les objets visés; de même, un arrière-plan neutre élimine les distractions;
- des photos;
- des silhouettes;
- les dessins au trait, particulièrement sous forme de diagrammes ou de dessins humoristiques, constituent une façon abrégée de présenter du visuel sans détail.
Les images peuvent être plus expressives et informatives si on emprunte à l’art égyptien. Il s’agit de présenter les images en deux dimensions plutôt que de tenter de créer un effet tridimensionnel.
Voici quelques autres suggestions :
- les personnages devraient toujours avoir des physionomies, des traits et des vêtements semblables;
- les actions devraient être simplifiées;
- les personnages devraient se comporter conformément aux traditions des spectateurs et non celles des créateurs;
- les personnages et les endroits présentés devraient correspondre au quotidien des gens afin qu’ils s’y reconnaissent (respecter le contexte culturel);
- les couleurs et les formes devraient être choisies avec soin parce que le sens symbolique qu’elles revêtent peut empiéter sur le message désiré, notamment l'utilisation des couleurs dans le contexte d'une élection, étant donné que certaines couleurs peuvent être associées à des partis politiques. Le recours à des symboles peut s’avérer délicat et en conséquence, il est préférable d’éviter ce procédé.
Les illustrations ou les mots
Les illustrations présentent un intérêt intrinsèque, et peuvent attirer ou distraire le lecteur. Ceci n’est pas vraiment le cas des mots qui n’offrent pas nécessairement de grand intérêt comme tels; ici, ce sont les idées qu’ils permettent de véhiculer qui sont intéressantes.
- Les illustrations sont utiles pour représenter des images concrètes et appuyer la présentation de concepts sans utiliser de jargon technique et pour véhiculer des concepts visuels et spatiaux (par exemple comparer les dimensions des objets).
- Les mots sont utiles pour expliquer des concepts abstraits, pour en utiliser d’autres que les gens connaissent ou pour soumettre des propositions conceptuelles.
- Les illustrations et les diagrammes sont utiles pour transmettre des idées qu’il faut étudier simultanément. Elles permettent aux participants de noter facilement plusieurs différences.
- Les mots sont probablement préférables pour transmettre des idées qui doivent être traitées en ordre séquentiel quand cet ordre est très important (un poème ou une série d’instructions), bien que des bandes dessinées puissent aider.
- La place qu’occupent les illustrations dans un document est très importante et devrait être vérifiée au besoin.
- On ne devrait pas utiliser d’images si les mots peuvent suffire.
- Dans certaines cultures, la présentation en deux dimensions d’objets ayant trois dimensions peut causer des problèmes.
- La transposition du temps dans l’espace implique des connaissances spécialisées; il faut montrer la façon de faire ou s’assurer que les gens la connaissent. (Ceci est primordial à la formation sur le processus de vote.)
- L’illustration de processus qui contiennent plusieurs étapes ou activités devrait contenir autant d’images qu’il y a d’étapes ou activités.
- Les illustrations sont plus efficaces si on leur ajoute des légendes. Ceci facilite la classification et la mémorisation.
- De simples dessins au trait constituent de meilleurs outils de formation, surtout pour présenter des concepts d’ordre général (un bâton peut représenter un homme) alors que des illustrations très détaillées peuvent servir à présenter certains concepts plus compliqués (une personne de l’étranger chargée de surveiller les élections).
- Le changement et la complexité, s’ils ne sont pas trop poussés, attirent l’attention des gens.
- Sur le plan visuel, il faut prendre garde aux problèmes d’ambiguïté, au sens littéral ou figuratif, à la profondeur, aux actions représentées, aux changements dans les proportions, etc., surtout lorsque l’on s’adresse à des personnes peu instruites.
- Il faut apprendre aux gens à lire les illustrations, les tableaux, les diagrammes, les graphiques et les symboles. Les gens doivent apprendre à interpréter les conventions associées aux illustrations, un peu comme ils doivent apprendre à lire. Par conséquent, les auteurs et les créateurs devraient connaître le niveau de connaissances et l’expérience du public visé.
- Il faut placer les diagrammes et les illustrations là où les gens les verront et les répéter au besoin.
La couleur
Parfois, il s’avère que l’utilisation de la couleur est inutile et peut même causer des problèmes. Voici certains éléments à prendre en considération :
-
il ne faut pas utiliser trop de couleurs ou en utiliser insuffisamment (par exemple pour représenter plusieurs fonctions);
- le sens des couleurs doit être compris, d’autant plus qu’il varie selon les cultures (encore que dans le cas de certaines couleurs, le sens qu’on leur attribue est de plus en plus reconnu universellement);
- 8,5 % des hommes et 0,5 % des femmes sont daltoniens;
- si les documents utilisent le nom d’une couleur, on doit s’y référer en la nommant dans la langue des participants. Généralement, il vaut mieux utiliser la dénomination des couleurs plutôt que des variations de couleur qui pourraient ne pas être très connues (par exemple, le violet est plus connu que les lilac)
Les couleurs et l’impression
Voici ce qui arrive à certaines couleurs au moment de l’impression :
- si on utilise des couleurs pâles, les mots et les lignes minces sont pratiquement invisibles;
- si on utilise des couleurs foncées, les mots et les lignes minces semblent presque noires;
- si on utilise des couleurs brillantes, les mots et les lignes minces auront un aspect éclatant.
On obtient le meilleur contraste en utilisant du noir sur du blanc. Aussi, lorsque l’on utilise du papier de couleur, des illustrations ou des photos, le texte qu’on y appose perd de sa lisibilité. Enfin, les couleurs fortes ou les motifs en blanc et noir peuvent être une source de distractions s’ils sont trop rapprochés du texte.
À moins qu’on soit en mesure de contrôler la reproduction des documents de formation, ceux-ci devront être produits en tenant compte de ce qui arrivera s’ils sont photocopiés. En effet, il est probable que les documents seront photocopiés, et ce, afin de contribuer à leur utilité et leur diffusion.