Les produits artisanaux
Allez au marché dans un pays qui attire des touristes. Les gens de l’endroit auront pris des produits artisanaux créés à l’origine pour leur propre plaisir, pour des célébrations religieuses et tout simplement pour servir à la vie quotidienne, et les auront transformés pour que le public puisse les acheter.
Qu’il s’agisse de totems, de vêtements, de paniers, de poteries, de produits et de bijoux faits localement à partir du métal chauffé, de sculptures et de tableaux, les produits artistiques et artisanaux définissent l’identité des collectivités et des pays. Actuellement, on parle beaucoup, et avec énergie, de la façon dont ces produits sont en voie de céder leur place aux biens provenant d’autres pays; de même, on s’inquiète de perdre des aptitudes acquises de longue date et on se fait nostalgique d’une époque où la confection de ces produits faisait partie d’une vie communautaire qui, lentement peut-être, est en voie de disparaître.
Dans de grands pays comme les États-Unis et l’Inde, les touristes à l’intérieur de leur propre pays représentent un marché qui favorise la production; dans les plus petits pays, on se tourne vers le commerce international pour écouler la marchandise. De fait, les marchés un peu partout dans le monde ont toujours été des endroits où l’on retrouve des biens de sources diverses.
Or, pour les programmes de formation, les artéfacts peuvent servir d’aide-mémoire à propos de dates et d’activités importantes, ou encore constituer une source de motivation pour passer à l’action. Les vêtements, les banderoles tissées, les peintures et les estampes iconiques ou qui représentent le quotidien ainsi que les sculptures en bois qui communiquent le sens et les aspirations des citoyens ne sont pas si faciles à trouver ou à reconnaître. Pourtant, précisément parce qu’ils veulent dire quelque chose pour les gens ou parce qu’ils ont une valeur marchande qui leur est propre, ils peuvent être utiles pour créer un contexte qui renforce l’importance et le caractère acceptable du message sur la formation électorale.
Les arts
L’art que l’on expose ne correspond plus à des catégories que l’on connaissait auparavant. La peinture, la photographie, le dessin et l’estampe se prêtent désormais à des formes tridimensionnelles; la sculpture comporte une dimension temporelle et spatiale; et l’art joue avec le mouvement, le son et le toucher grâce aux ordinateurs, aux installations, à la vidéo et au film.
Dans le matériel des artistes qui collaborent avec les formateurs et les promoteurs de la démocratie, on retrouve des archives photographiques de triomphes électoraux, des affiches visant à encourager la participation du public, ainsi que des sculptures et des images évoquant l’âme humaine. Les artistes, qu’ils travaillent de manière autonome ou en collaboration, peuvent créer et exposer des œuvres afin d’appuyer des moments de la vie électorale et politique, de même que pour faire connaître leurs idées à l’égard de la condition humaine à un moment précis.
On peut voir ces travaux dans des espaces publics un peu partout dans le monde, qu’il s’agisse de galeries d’art, de parcs, de jardins ou dans les rues des villes.
Certes, dans le cadre d’un programme de formation, on pourrait passer une commande pour la réalisation d’une œuvre. Mais du strict point de vue de la formation, il pourrait être plus avantageux de préparer des visites à pied, des rencontres d’artistes avec le public, des expositions spéciales ou des colloques et des symposiums à caractère éducatif qui portent sur des thèmes et des événements liés à l’histoire de la démocratie et qui coïncident avec d’autres aspects du programme de formation. À ce moment, ces programmes pourraient recourir aux documents existants; qui plus est, ils pourraient utiliser des outils qui, tout en ne faisant pas l’apologie de la démocratie, permettraient de démontrer l’utilité de l’élection pour tirer un trait sur une situation donnée.
Les œuvres d’art et les espaces où ils sont exposés constituent des ressources que les formateurs devraient utiliser. Plusieurs grands musées et diverses grandes galeries d’art emploient des agents d’éducation. Ces personnes pourraient vouloir soutenir un programme de formation et elles offriraient les compétences et les ressources pour ce faire. De plus, ces employés, qui ont l’habitude de mettre au point des programmes populaires auprès du public, travaillent souvent avec des budgets limités et dans des milieux relativement difficiles, ou qui peuvent s’avérer être plutôt apathiques. En outre, il se pourrait qu’ils aient conçu des programmes d’information à l’intention des écoles et des collectivités plus pauvres et désavantagées, et qu’ils aient même réfléchi aux moyens pour transporter les artéfacts.
Cette expertise est inestimable pour les programmes de formation électorale.
Les concours
Les organismes électoraux ont recours aux concours pour obtenir des images et des conceptions graphiques qu’ils peuvent utiliser dans les programmes de formation électorale, par exemple des slogans et des logos qui serviront à la promotion. Ainsi, en Éthiopie, un concours a mené au choix d’une chanson pour les élections. Les concours scolaires sont particulièrement utiles pour mobiliser les jeunes au sujet d’enjeux et de concepts, pour produire des documents qui pourront être affichés ou mis dans des présentoirs, et pour obtenir de la publicité. Ces concours sont exigeants sur le plan de l’organisation, mais ils permettent que les gens aient une perception positive de la démocratie et des organismes électoraux.