Les programmes d'éducation électorale doivent évoluer en tenant compte des ressources disponibles et des contraintes que cela suppose. Cela ne doit pas être vu comme posant une limite au travail des formateurs; seulement, ceux-ci doivent examiner avec soin la question des ressources avant de fixer des objectifs et de définir leur stratégie d'éducation et leurs programmes.
Outre les ressources humaines et financières, les formateurs doivent tenir compte aussi des autres éléments que le pays peut offrir sur le plan des infrastructures et du capital social.
Dans plusieurs sociétés en transition, ayant notamment connu la guerre, les conflits civils ou la stagnation économique, la qualité des infrastructures peut présenter un des plus grands défis pour l’exécution d’un programme d'éducation électorale, surtout en ce qui concerne sa diffusion.
Par ailleurs, des désaccords pourraient surgir quant aux acteurs chargés de couvrir les coûts de certaines activités ou de certains biens. Par exemple, dans certains cas, la loi électorale peut exiger que les médias appartenant au pouvoir public diffusent des messages officiels d'éducation électorale. À défaut de dispositions claires et sans équivoque sur la question du temps d’antenne gratuit, il est probable que des interprétations divergentes surgiront entre les médias et l’organisme de gestion électorale en ce qui concerne la responsabilité financière de cette radiodiffusion.
Une évaluation des ressources disponibles pourrait démontrer aussi que celles-ci suffisent à la réalisation des programmes devant être entrepris.
Cependant, certaines restrictions graves peuvent se présenter. Dans ce cas, l’organisme de gestion électorale pourra agir comme le catalyseur du développement des ressources. Si les ressources se font rares ou si la situation semble désavantageuse, il ne devra pas rester inactif; il pourrait même élaborer des stratégies, surtout en matière d'éducation électorale, en tenant compte de la rareté des ressources existantes. Par ailleurs, il est possible mobiliser des ressources provenant du secteur privé (voir Le secteur privé et Le soutien international) ou mobiliser des ressources en nouant des partenariats stratégiques avec la société civile (voir Les mécanismes de partenariats dans l'éducation électorale et la section sur L’organisation sociale existante). En définitive, les paramètres du programme d'éducation électorale doivent refléter une évaluation honnête des ressources en présence. Le budget de l'éducation électorale ne doit pas mettre en péril les autres préparations électorales, et l’ensemble de l’administration électorale ne peut pas taxer indûment les ressources du pays qui sont nécessaires pour satisfaire à d’autres besoins.