En général, il ne semble jamais y avoir assez d’argent pour l'éducation électorale. C’est pourquoi il faut procéder à une évaluation approfondie de toutes les ressources disponibles au sein même de l’infrastructure du pays. En principe, cette évaluation comprendra la façon dont ces ressources peuvent être utiles au programme ou la façon dont leur absence pourrait y nuire. Il y a un certain nombre de secteurs que les formateurs électoraux devront prendre en compte au moment de rassembler l’information sur le pays où ils travaillent.
Le système d’éducation : la compréhension du système d’éducation englobera des renseignements essentiels sur le nombre et l’emplacement des établissements d’enseignement primaire, secondaire et de niveau universitaire en vue de déterminer les groupes cibles et les lieux où pourraient se tenir les activités d'éducation électorale. Une analyse du programme national permettra de déterminer s’il existe du matériel de formation ou des compétences en la matière qui pourraient servir pour l'établissement d'un programme d'éducation électorale.
Les médias : une étude sur les médias fournira une analyse des moyens de communication disponibles, la part de marché relative de chaque média, les caractéristiques de son public, et la nature de leur propriété (la loi peut obliger les médias publics à offrir gratuitement du temps d’antenne pour la diffusion de messages d’intérêt public tels que les messages d'éducation électorale, alors que les médias privés pourront demander d’être payés ou non). L’alimentation en énergie électrique devra également être prise en compte puisque cela aura une incidence sur le choix des médias et la nature multimédia de la campagne.
Les mécanismes de livraison et de distribution : comment va-t-on assurer la communication des messages d'éducation électorale, la livraison et la distribution du matériel, le déploiement des formateurs, et l’application des contrôles financiers et de gestion? Y a-t-il des réseaux nationaux de distribution? Jusqu’à quel point peut-on s’y fier? Quelle est la qualité de l’infrastructure de transport et quelles sont les options qui s’offrent au chapitre du transport? Est-ce que la distribution doit être traitée sur une base ad hoc? Y a-t-il des entreprises ou des organisations non gouvernementales qui pourraient assumer avec succès la responsabilité de la distribution? Y a-t-il des groupes qui pourraient contribuer à la distribution du matériel destiné à des groupes cibles?
L’espace : étant donné que l'éducation électorale comprend à la fois la diffusion de l’information par les médias et le rassemblement des citoyens pour qu’ils participent aux activités d'apprentissage collectif, les formateurs électoraux devraient déterminer les installations publiques qui sont à leur disposition et qui pourraient permettre aux citoyens de se réunir, les lieux qui conviennent le mieux aux techniques employées (p. ex. les jeux de rôles), et les conditions dans lesquelles les citoyens sont habitués de se réunir. De même, il faudra prévoir de réserver un espace ou d’aviser les responsables locaux de son occupation aux fins de l'éducation électorale. On pourrait aussi avoir à trouver de l’hébergement pour les formateurs ou pour ceux qui participent aux programmes d'éducation électorale.
Des avantages supplémentaires
La connaissance de l’infrastructure du pays ou de la région peut aider à déterminer différents lieux où il serait possible de tenir des activités d'éducation électorale; de même, cela peut contribuer à faire connaître le programme à des personnes et à des organisations, à établir les éléments de différenciation régionale et culturelle devant être pris en compte, et à définir peut-être certaines zones de moindre importance ou à haut risque où un effort plus grand devra être consenti. Il sera nécessaire de consigner cette évaluation par écrit de façon à ce qu’elle soit utile aux planificateurs. Aussi, elle devrait être concise, fondée sur l’analyse, directe et facile à communiquer. Il sera aisé d’accéder à la plupart des renseignements qui s’y retrouvent; si ce n’est pas le cas, les planificateurs devront peser le pour et le contre entre les coûts que pourrait entraîner l’obtention des renseignements et les avantages d’en disposer. Dans certains cas, des aperçus de nature intuitive ou sous forme d’illustration pourront s’avérer plus utiles aux fins de la planification des programmes d'éducation électorale.
Comment trouver des renseignements
Certains organismes gouvernementaux ont fréquemment besoin d’information sur un pays. Parmi ceux-là, il y a ceux en charge du développement, de la planification ou des communications. Ils rassemblent des données et peuvent avoir aussi la responsabilité pour leur diffusion. Il est possible aussi que des sociétés présentes à l’échelle nationale, telles que les banques, les entreprises minières et les grands fabricants, conservent telles données et en font la mise à jour. Certains pays publient aussi des annuaires ou d’autres rapports annuels. Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG), nationales et internationales, et d’autres organisations peuvent aussi faire de même.
D’autres utilisations de l’information sur un pays
Il y a plusieurs façons dont l’information sur un pays peut s’avérer utile pour un organisme de gestion électorale. Pour cette raison, il se pourrait bien qu’il procède lui-même à sa collecte. Dans ce cas, la tâche des formateurs électoraux sera d’autant plus facile. Toutefois, les intérêts des différents planificateurs et administrateurs travaillant au sein de l’organisme de gestion électorale pourraient diverger de ceux des organisations de la société civile. À ce titre, les formateurs électoraux qui travaillent pour celles-ci ne peuvent pas renoncer à leur responsabilité de préparer des documents d’information sur le pays qui soient appropriés pour leur programme. De tels documents pourront aussi être distribués aux organismes ayant la responsabilité de certaines parties du programme d'éducation électorale, aux ONG encouragées à mettre sur pied leurs propres programmes, et – moyennant certains changements – aux organismes de formation et aux groupes d’observateurs internationaux.