Après avoir discuté en détail du
processus de changement, un avertissement s’avère maintenant nécessaire.
Puisque les systèmes électoraux ont des conséquences psychologiques et mécaniques,
l’effet à long terme des changements peut prendre un certain temps avant de se
faire sentir. Les partis, les candidats et les électeurs peuvent nécessiter de deux
à trois élections pour prendre pleinement acte des effets et des incitatifs
découlant de certains changements, et y répondre. La tendance à adopter des systèmes
mixtes peut accentuer ce phénomène, car il peut être plus difficile de
constater l’effet global des incitatifs associés à de tels systèmes sur les
candidats et les électeurs.
Il faudra porter un jugement pour déterminer si les problèmes dans un
système électoral, qu’il soit nouveau ou révisé, sont simplement de nature transitoire
ou s’ils prouvent que fondamentalement, le système fonctionne mal et qu’il doit
être revu ou remplacé rapidement. Dans la foulée du coup d’État de George
Speight en 2000, un tel débat a cours en ce moment aux îles Fidji : le
système du scrutin à vote préférentiel réussira-t-il à s’enraciner de sorte que
les partis et les électeurs pourront répondre aux incitatifs visant la
modération interethnique, ou le cours des événements, depuis son adoption en
1997, indique-t-il que fondamentalement il n’est pas approprié dans le contexte
fidjien?

