Que ce soit pour des fonctions au
niveau national, exécutif, législatif, de l’État ou local, toutes les élections n’ont pas nécessairement à se tenir le même jour (ou lors de jours
spécifiques) mais plutôt, elles peuvent être échelonnées. Des raisons tant
pratiques que politiques peuvent justifier le choix de tenir les élections à
des moments très différents. Le fait d’échelonner les élections se produit
habituellement lorsqu’elles nécessitent une importante préparation logistique (par
exemple, en Inde, les élections de la chambre basse – le Lok Sabha – se
tiennent pendant quatre jours répartis sur plusieurs semaines de façon à
permettre le redéploiement des forces de sécurité pour couvrir tous les lieux de
vote) ou lorsque les préoccupations d’ordre sécuritaire l’exigent. Pour la
Commission électorale de l’Inde, les éléments administratifs et relatifs à la
sécurité signifient qu’il est bien plus facile d’échelonner la tenue des
élections législatives dans le temps et dans les différents États. D’autre
part, les difficultés auxquelles on fait face avec la tenue séquentielle des
élections résident entre autres dans la sécurité du bulletin de vote : si
l’on veut empêcher que les zones votant après d’autres ne soient pas
influencées par celles ayant déjà voté, les bulletins de vote doivent être
conservés et centralisés dans un lieu sûr jusqu’à la fin du vote alors que le dépouillement
simultané de tous les votes pourra s’amorcer.
Ce que l’on observe plus souvent
est le décalage dans le temps des élections présidentielles et législatives ou
encore, aux niveaux fédéral et des États. Les faits tendent à prouver que la
tenue au même moment des élections présidentielles et législatives peut donner un
avantage au parti du président, réduire les chances d’une fragmentation de l’exécutif
et du législatif, et favoriser la cohérence du gouvernement, particulièrement
dans les démocraties embryonnaires. Cependant, s’il y a un désir d’accentuer
une séparation des pouvoirs ou si des éléments logistiques doivent être pris en
compte, alors il sera peut-être nécessaire, voire prudent, de séparer les élections
présidentielles et législatives.

