Dans certains pays, la responsabilité de l’administration électorale peut être confiée à une branche spécifique du pouvoir judiciaire. L’Uruguay, par exemple, dispose d’une Cour électorale qui encadre le vote, peut statuer sur les litiges entre les partis et enquêter sur les contestations des résultats des élections. Elle peut également examiner les plaintes concernant la couverture médiatique des campagnes électorales, y compris les tentatives de pression sur les médias afin que leur couverture de la campagne soit partiale.
Ce modèle est courant en Amérique latine. Au Costa Rica, par exemple, les élections sont organisées par le Tribunal suprême électoral, qui est également responsable de leur couverture médiatique. Ce tribunal est un organe constitutionnel indépendant composé de juges, dont le budget est approuvé par l’Assemblée législative. Il est totalement indépendant du pouvoir exécutif. Cependant, l’exercice de son autorité sur les médias a déjà fait l’objet de controverses. En 1999, le Tribunal suprême électoral a ordonné à une chaîne de télévision privée, Teletica Canal 7, d’inviter les 13 candidats aux élections présidentielles à un débat au lieu de n’inviter que les quatre candidats favoris, comme la chaîne avait prévu de faire. La Cour suprême a refusé d’entendre le recours de la chaîne de télévision au motif que le problème était d’ordre électoral.
La Fédération de Russie possède un tribunal dédié à l’information : la Chambre judiciaire des litiges en matière d’information. Cet organe ne gère pas uniquement les questions liées aux médias en période d’élections, puisqu’il opère également en dehors des périodes électorales. Cependant, il a été institué en 1993 pour répondre spécifiquement à la nécessité de créer un organisme chargé de résoudre les litiges survenus pendant les campagnes électorales.
Dans la plupart des cas, quel que soit l’organisme spécifique chargé de réglementer l’activité des médias durant les élections, il existe un droit de recours à une instance judiciaire pour contester les décisions de l’organisme de régulation. Ce recours peut émaner du média lui-même, d’un parti politique ou d’un particulier. Comme toute procédure de ce genre durant une élection, il s’agit habituellement d’un processus accéléré. En effet, une décision judiciaire rendue après une élection risque d’être inutile.