Alors que le paysage médiatique est en pleine expansion et diversification, la radio demeure le média le plus répandu et le plus accessible à travers le monde. Lorsque la radio FM est rare ou inexistante, la radio AM demeure souvent accessible. En 2002 déjà, 95 % de la population mondiale bénéficiait de signaux analogiques de radio[i]. L’avènement de la radio par satellite a également considérablement élargi l’éventail des programmes radiophoniques accessibles à l’échelle mondiale.
La radio par satellite demeure relativement chère ; la radio traditionnelle reste par conséquent populaire grâce à un coût relativement modeste. Les postes de radio portatifs nécessitent toujours des piles, mais ces coûts ne représentent qu’une fraction de ceux associés à d’autres formes de médias. De plus, l’absence d’électricité n’est pas nécessairement un facteur limitant pour la radio. Et la radio permet également de surmonter les obstacles liés au niveau d’alphabétisation. Elle représente par conséquent une source d’informations particulièrement essentielle dans les zones rurales ou pauvres, ou dans les contextes où les femmes sont moins susceptibles d’être alphabétisées que les hommes.
Dans un sondage Gallup réalisé dans 23 pays d’Afrique subsaharienne en 2008, 59 % des répondants affirmaient que la radio nationale était leur principale source d’informations concernant les événements nationaux, tandis que 9 % supplémentaires déclaraient préférer la radio internationale à d’autres formes de médias. Combinés, ces pourcentages contrastent de façon frappante avec les 3 % qui lisaient les journaux ou les 1 % utilisant Internet comme principale source d’informations sur les événements nationaux[ii].
Toutefois, même si la radio s’impose comme la source d’informations la plus accessible à l’échelle mondiale, on constate des différences considérables en matière de consommation de radio (malgré le manque général de statistiques cohérentes dans de nombreux pays). Aux États-Unis par exemple, où environ 96,7 % des ménages possédaient un téléviseur en 2012[iii] (un nombre comparable au pourcentage d’Américains écoutant la radio chaque semaine [93 %]), la durée moyenne qu’un Américain passe devant la télévision, plutôt qu’à écouter la radio, a presque doublé (33 heures/semaine contre14 heures et 46 minutes/semaine)[iv].
Outre le fait de comprendre l’accès à la radio propre à un pays, il est essentiel de comprendre l’accès du public aux types de programmes. Il s’agit notamment de reconnaître l’impact de la propriété des programmes et des stations de radio. Une discussion sur la propriété des médias est présentée dans la section Propriété des médias et élections.
[i] « Cible 8: Donner à toute la population mondiale accès aux services de télévision et de radiodiffusion », tiré de Suivi des progrès réalisés dans la mise en œuvre de cibles du SMSI, Examen à mi-parcours, (Suisse : Union internationale des télécommunications, 2010), p. 157, http://www.itu.int/ITU-D/ict/publications/wtdr_10/material/WTDR2010_Target8_e.pdf
[ii] Cynthia English « Radio the Chief Medium for News in Sub-Saharan Africa », (Washington DC : GALLUP World, 23 juin 2008),http://www.gallup.com/poll/108235/radio-chief-medium-news-subsaharan-africa.aspx
[iii] Estimations de M. Neilson telles que citées sur National Association of Broadcasters, consultées le 15 août 2012, http://www.nab.org/documents/resources/broadcastFAQ.asp
[iv] Estimations de M. Neilson et le RAB telles que citées su National Association of Broadcasters, consultées le 15 août 2012,http://www.nab.org/documents/resources/broadcastFAQ.asp