Lorsqu’ils sont utilisés de manière appropriée, les sondages d’opinion peuvent être efficaces pour mesurer l’opinion des électeurs à propos de questions, de partis ou de candidats particuliers. La presse écrite et les radiodiffuseurs commandent souvent leurs propres sondages pour connaître les intentions des électeurs. Un sondage permet également de connaître l’opinion des électeurs à propos d’une question particulière ou de déterminer les questions qu’ils jugent importantes. Ces dernières ne sont pas nécessairement les mêmes que celles retenues par les responsables politiques. On peut penser que les sondages d’opinion facilitent l’élargissement de l’éventail des choix démocratiques. Par exemple, dans un scrutin uninominal majoritaire à un tour, ils peuvent aider les électeurs qui souhaitent voter stratégiquement pour barrer la route à un candidat. Ceux-ci peuvent décider de voter pour un candidat qui a le plus de chance de l’emporter au lieu de voter pour leur candidat favori (ou en tête de leurs préférences).
Les sondages d’opinion doivent être interprétés avec prudence car ils sont souvent sujets à manipulation ou peuvent comprendre des inexactitudes à de nombreux niveaux : choix et formulation des questions, choix et taille de l’échantillon, période d’enquête, etc. Tous ces éléments peuvent avoir une incidence sur les résultats du sondage, indépendamment de la marge d’erreur normale de tout sondage et d’autres facteurs. En général, un sondage bien mené est remarquablement précis. Il faut cependant également bien comprendre les limites des sondages. C’est pourquoi la couverture des sondages d’opinion doit être soumise à des normes professionnelles rigoureuses. C’est aussi la raison pour laquelle la couverture des sondages électoraux est souvent réglementée par un organisme de supervision électorale qui s’assure que les médias ne diffusent pas intentionnellement des résultats erronés.
La couverture de tous les résultats des sondages d’opinion permet d’améliorer nettement leur exactitude et leur pertinence tout en limitant l’impact des résultats « anormaux », qui peuvent même provenir des techniques de sondage les plus sophistiquées.
La couverture professionnelle des sondages d’opinion ne consiste pas uniquement à communiquer les résultats, mais également à répondre à un certain nombre de questions centrales sur la façon dont l’enquête a été conduite et à en informer par la suite le public :
- Qui a mené le sondage ? Est-ce une organisation reconnue et indépendante ?
- Combien de personnes ont été interrogées ?
- Comment ont-elles été choisies ?
- Les résultats publiés sont-ils basés sur les réponses de tous les répondants ?
- Quand le sondage a-t-il été conduit ?
- Quelle est la marge d’erreur de l’échantillon ?
- Quelles questions ont été posées et comment étaient-elles formulées ? Dans quel ordre ont-elles été posées ?
- Quelles sont les différences entre les résultats de ce sondage et les autres résultats ?