Plusieurs pays répartissent le temps de diffusion en accès direct sur la base de l’égalité entre les différents partis politiques ou candidats. Mais il peut tout de même exister des variantes dans la façon dont les systèmes fonctionnent. Parfois, pour pouvoir participer à la répartition égale, un parti ou un candidat doit d’accord répondre à certains critères d’admissibilité.
France
Aux élections présidentielles françaises, la répartition du temps en accès direct se fait sur une base égale entre tous les candidats, qui sont habituellement environ 14. Si un vainqueur n’est pas déterminé au premier tour de scrutin, il faut procéder à un deuxième tour de scrutin entre les deux premiers candidats, et le temps d’antenne est encore réparti à parts égales entre les deux[1].
Danemark
Le Danemark accorde du temps égal à tous les partis politiques aux élections parlementaires pourvu qu’ils satisfassent à certains critères de base : ils doivent notamment être enregistrés auprès du ministère de l’Intérieur. Pour s’enregistrer, un parti doit avoir obtenu un nombre de signatures équivalant à une signature pour chaque tranche de 175 votes exprimés à l’élection précédente[2].
Norvège
La Norvège répartit le temps de façon égale, mais en imposant, elle aussi, certains critères d’admissibilité. Les partis doivent avoir été représentés à l’un des deux derniers parlements, avoir une organisation nationale et présenter des candidats dans la majorité des circonscriptions. Les partis plus petits qui n’atteignent pas ce seuil obtiennent aussi du temps, mais en quantité moindre[3].
Italie
Le diffuseur de l’État, la RAI, répartit le temps accordé aux partis sur une base égale. Cependant, les diffuseurs commerciaux privés n’ont pas à le faire[4].
Tchécoslovaquie
Lors de la première élection démocratique en Tchécoslovaquie, tous les partis ont reçu le même nombre d’heures d’antenne – un total de quatre heures sur une campagne de 40 jours. Les créneaux de diffusion ont ensuite été divisés en tranches de différentes durées. L’horaire exact a été établi par tirage au sort[5].
Arménie
L’Arménie a accordé un temps égal à tous les partis, mais il s’agissait de seulement cinq minutes pour chaque parti ou candidat. On a ainsi évité un problème de surinformation, mais en créant peut-être un problème contraire. Les électeurs ont-ils vraiment reçu assez d’information?
Japon
Le système du Japon accorde un accès égal, mais impose un seuil de qualification. Pour avoir droit à une tranche égale de temps d’antenne, un parti doit présenter au moins 12 candidats. À l’élection de la Chambre haute, les candidats reçoivent toutefois cinq minutes et demie de temps d’antenne gratuit.
Pays-Bas
Les Pays-Bas, tout comme le Japon, ont un système qui est en quelque sorte un système d’égalité modifié. En principe, tous les partis ont droit au même temps d’antenne. Toutefois, l’organisme de réglementation, le Commissariat des médias, peut accorder plus de temps aux partis qui présentent des candidats dans toutes les circonscriptions[6].
[1] Anne Johnston et Jacques Gerstle, « The Role of Television Broadcasts in Promoting French Television Candidates », dans Lynda Lee Kaid et Christina Holtz-Bacha (dir.), Political Advertising in Western Democracies, Sage Publications, Londres/Thousands Oaks, 1995.
[2] Karen Siune, « Political Advertising in Denmark », dans Lynda Lee Kaid et Christina Holtz-Bacha (dir.), Political Advertising in Western Democracies, Sage Publications, Londres/Thousands Oaks, 1995.
[3] Ibid.
[4] Gianpiero Gamaleri, « Italy and the 1994 Elections: Media, Politics and the Concentration of Power », dans Yasha Lange et Andrew Palmer (dir.), Media and Elections: a Handbook, European Institute for the Media, Dusseldorf, 1995.
[5] Bibliothèque du Congrès, Bibliothèque juridique, Report for Congress: Campaign Financing of National Elections in Selected Foreign Countries, Washington, DC, juillet 1995, LL95-4, 95-1354: 58.
[6] Kees Brants, « The Blank Spot: Political Advertising in the Netherlands », dans Lynda Lee Kaid et Christina Holtz-Bacha (dir.), Political Advertising in Western Democracies, Sage Publications, Londres/Thousands Oaks, 1995.