Usage des établissements publics
Dans la majorité des processus électoraux, la pratique est de mettre des établissements publics gratuitement à la disposition des candidats et des partis politiques pour leur permettre de tenir des rassemblements et d'afficher leur propagande électorale. D'un point de vue démocratique, ce privilège peut être accordé sur une base strictement égale à tous ou encore être réparti sur une base raisonnable et objective, déterminée à l'avance, comme par exemple selon le nombre de voix obtenues par les partis politiques des candidats aux élections précédentes. Les organismes électoraux sont chargés d'accorder ces privilèges de sorte qu'ils soient appliqués suivant le principe d'égalité prévu par le processus électoral.
Médias publics
Un privilège différent du précédent est celui selon lequel les candidats et partis ont accès aux réseaux médiatiques de l'État. Cette pratique est devenue extrêmement populaire à cause du recours accru aux médias lors des campagnes électorales dans les sociétés modernes, nécessitant ainsi des dispositions appropriées dans les nouvelles réglementations électorales. Elle suscite une attention constante et exige un contrôle soutenu durant les campagnes. La procédure devrait être établie en appliquant les principes suivants :
- l'accès gratuit à tous les candidats;
- le caractère neutre de l'information diffusée par les médias, non seulement dans la répartition des espaces et du temps mais également dans leur propre contenu d'information, que les organismes électoraux doivent surveiller quant à l'exactitude et au traitement;
- l'accès égal à tous les concurrents en s'assurant de ne pas exclure les informations d'un concurrent en particulier;
- l'interdiction ou la restriction d'annonces payées qui de toute manière devraient être identifiées de façon différente que le contenu d'information;
- la distribution d'espace et de temps d'antenne selon des critères objectifs et prédéterminés.
Le rôle important des médias a vu naître un nouveau phénomène dans certains pays. Ë cause des occasions beaucoup plus nombreuses de faire connaître les candidats et les partis, on a connu une augmentation importante de candidatures qui n'ont comme seul but d'utiliser l'accès gratuit aux médias à des fins qui ne sont pas strictement électorales, pour ensuite se retirer de la course dès que la campagne se termine. C'est le cas par exemple de mouvements et groupes sociaux qui ont ainsi voulu attirer l'attention du public.
Cette tendance est devenue clairement frauduleuse en plus de causer de la confusion et de saturer la campagne médiatique. Les résultats sont néfastes pour les candidats et les partis sérieux aussi bien que pour l'électorat. Il n'existe pas de solution simple à ce phénomène : la difficulté de séparer le bon grain électoral de l'ivraie propagandiste empêche les organismes électoraux d'intervenir, même quand les abus sont clairs.
Médias privés
Les lois électorales contiennent habituellement deux séries de dispositions distinctes touchant les médias privés. Les premières visent les concurrents en imposant des limites aux montants qu'ils ont droit de dépenser en annonces dans les médias privés; les autres s'adressent aux médias eux-mêmes en leur interdisant de refuser les annonces de certains candidats ou partis et en les obligeant à uniformiser leurs prix.
Obtention des listes ou registres électoraux à jour
Une autre forme fréquente de privilège ou de financement indirect aux candidats est de leur fournir un exemplaire de la liste des électeurs ou du registre électoral qui servira à l'élection. Cette pratique a un double but, soit de leur permettre de mener une campagne personnalisée et d'exercer un contrôle des électeurs le jour de l'élection.
Un problème singulier a toutefois surgi dans certains pays industrialisés au sujet de la protection des renseignements personnels des électeurs contenus dans ce document. À cause des détails qu'elle contient, la liste électorale a pris une valeur commerciale importante au point d'inciter certaines personnes qui ont des intérêts commerciaux à se porter candidat dans le seul but d'obtenir cet important document. Ce problème peut être résolu de deux manières : d'abord en rendant illégale l'utilisation de la liste ou du registre à des fins autres qu'électorales et ensuite, lorsque la liste est fournie en format informatisé, en y introduisant un mécanisme qui permet de dépister tout usage pour fins commerciales.
Publicité par la poste
Une autre forme de financement indirect est la réduction importante du tarif postal pour l'envoi de publicité électorale par la poste ou, dans les pays où les partis sont autorisés à imprimer leurs propres bulletins de vote, pour l'envoi de ces bulletins. Certains pays accordent même des subventions pour l'impression de documents publicitaires en versant une certaine somme pour chaque envoi effectivement réalisé.