La nature des infractions propres au processus électoral détermine qui doit être chargé de les prévenir ou de rétablir l'ordre légal qui a été violé. Les formalités procédurales et les délais accordés aux partis pour recueillir les preuves pertinentes à la poursuite et à la défense ont pour effet de ralentir les systèmes légaux. Les pays en voie de transition peuvent de plus être à court de compétences techniques et d'indépendance. Il en résulte qu'il est difficile pour eux, politiquement parlant, de faire accepter leurs décisions dans ces cas délicats.
Le même raisonnement s'applique aux enquêtes sur les infractions possibles, sur la protection policière nécessaire ou sur des mesures de contrôle préventives. Un processus électoral nécessite de la vigilance, du contrôle et de la prévention. Les coûts associés aux ressources humaines et à l'organisation seront plus élevés si le système démocratique n'est pas bien ancré et que l'État est perçu comme possédant un système légal qui prévoit la présence d'administrateurs publics pour assurer le maintien de la loi.
On peut remédier à un manque d'indépendance ou au manque d'efficacité du système judiciaire en accordant des pouvoirs judiciaires en matière électorale à certains organismes indépendants au sein de l'administration (voir Nationalité et citoyenneté). La mise sur pied d'une force policière neutre et efficace peut s'avérer difficile. On pourrait par contre compter sur l'armée ou sur de l'aide internationale (voir Tribunaux). Le contrôle ultime de tout le processus est une tâche purement constitutionnelle et doit relever de l'organisme qui en est chargé, par exemple la Cour suprême ou la Cour constitutionnelle, selon le modèle judiciaire en vigueur dans chaque État.
De toute façon, il existe deux tâches bien distinctes l'une de l'autre : d'une part, les tâches qui appartiennent à la police (sécurité, vigilance et rétablissement de la sécurité publique, s'il y a lieu), et d'autre part, les tâches qui appartiennent au domaine judiciaire (l'application des sanctions et le rétablissement des biens et des droits qui ont été brimés).