Une des tâches principales de l'administration électorale se classe directement dans la catégorie des tâches dites administratives de la force policière : assurer la sécurité des citoyens, la liberté d'association et d'expression ainsi que les autres droits indispensables lors d'une élection. Ces tâches doivent être accomplies tout au long du processus électoral. Elles ne doivent pas seulement assurer la protection des quartiers généraux des partis politiques, mais également l'expression libre le jour de l'élection (voir Mesures de sécurité).
Ces responsabilités soulèvent divers problèmes dans les pays qui émergent d'un régime non démocratique ou qui se développent à partir d'un système autoritaire. D'une part, la force policière ne jouit probablement pas de la confiance d'un peuple qui a souffert sous cette force considérée comme un bras du régime non démocratique. D'autre part, on peut douter qu'elle soit capable d'accomplir des tâches qui sont essentielles à la paix et au respect des droits qui jusqu'à présent n'ont pas été respectés.
Il n'existe d'ailleurs aucune solution à la fois simple et réaliste. Tout comme dans d'autres secteurs de l'administration, la force policière doit être éduquée sur les éléments de base qu'elle doit connaître dans un État démocratique régi par des lois. Il s'agit d'une transition essentielle dans l'établissement ou la reconstruction d'une administration. On peut initier ce processus par l'adoption de nouvelles lois et en respectant les droits des citoyens et la liberté démocratique avec de l'aide internationale et la présence d'observateurs internationaux. L'exécution de ces tâches ne peut cependant être confiée qu'à la force policière existante ou à l'armée, s'il y a lieu, peu importe qu'elle relève du gouvernement sortant ou qu'elle soit sous le contrôle fonctionnel de l'administration électorale.
L'histoire démontre que selon les circonstances existantes dans chaque pays, leur évolution peut se faire à divers degrés et sur une période de temps différente.
Il n'est pas facile de comparer des cas comme celui de l'Espagne et ceux de nombreux pays d'Amérique latine. L'Espagne a connu toute une génération entre la fin de la guerre civile, et le totalitarisme sous le régime de Franco avait évolué graduellement vers une ouverture prudente tout en conservant des composantes autoritaires. L'Amérique latine offre plusieurs exemples où la police et l'armée sont reconnues comme des agents actifs des forces antidémocratiques.
Il est également impossible de préciser les incidences courantes parmi les régimes essentiellement démocratiques qui ont connu des périodes d'autoritarisme, comme par exemple la Turquie et d'autres pays qui ont évolué à partir de régimes totalitaires. De toute façon, des événements tels que ceux survenus aux élections générales du Nicaragua en 1996 nous laissent croire qu'il serait peut-être avantageux d'utiliser l'armée pour la logistique du matériel. Elle pourrait ainsi fournir au pays des capacités en logistique qui ne sont pas disponibles autrement. Le prestige institutionnel du nouveau régime démocratique serait en même temps renforcé.