L'établissement d'une structure politique se doit d'attribuer une valeur à chacun des facteurs, souvent contradictoires, de la représentation personnelle ou individuelle et de la représentation de groupes. Ce n'est pas toujours facile.
Selon les arguments généralement invoqués pour favoriser des mesures de discrimination positive et les considérations d'ordre culturel, il se peut que de donner tout le poids à la représentation égale ne soit pas la solution parfaite, à moins qu'il ne s'agisse de sociétés homogènes.
Toutefois, le principe d'une personne, un vote, et l'égalité des citoyens dans l'optique de la loi est l'une des traditions démocratiques les plus précieuses depuis les révolutions française et américaine, qui a servi à abolir la représentation basée sur les couches de la société. Il n'y a aucun doute sur la valeur et la force actuelle du principe et il devrait continuer à faire partie des composantes essentielles de la représentation. Dans la plupart des pays, il faut apporter des ajustements à cause de la structure démographique. Le principe d'accorder du poids à la communauté d'intérêts doit être maintenu mais dans une mesure raisonnable et en aucun cas ne doit-on oublier le droit individuel de chaque électeur.
Démocratiquement parlant, il n'est pas souhaitable de retourner à un système de représentation fondé sur les couches de la société et qui, au nom de la discrimination positive, toucherait la valeur du vote de la population dans son ensemble.
Ce genre de mesure peut être efficace lorsqu'il s'agit d'intégrer des communautés traditionnellement exclues du système. Les sièges réservés aux Maori en Nouvelle-Zélande (voir Les circonscriptions en Nouvelle-Zélande) ou aux Misquitos sur la côte atlantique du Nicaragua justifient ces mesures. Par contre, si elles sont perçues comme améliorant le statu quo et (et non comme un encouragement à perpétuer les disparités), il demeure qu'elles devraient être seulement de nature transitoire.
Maintenir de telles mesures à long terme irait à l'encontre des principes démocratiques de la tradition libérale. Selon celle-ci, la volonté de l'État est le reflet de la volonté de l'ensemble de citoyens qui sont tous égaux et non un agglomérat d'idées exprimées par des groupes intermédiaires constitués selon la race, la langue maternelle ou la religion, dont les effets circonstanciels sur l'égalité démocratique ne doivent pas être perpétués.
Les partis politiques doivent travailler d'un commun accord à former la volonté nationale et, en tant qu'instruments privilégiés de la participation politique, ils doivent donc tenter d'attirer les groupes sociaux sous-représentés ou exclus à participer au processus politique, y compris en s'imposant des quotas à atteindre pour recruter des membres parmi ces groupes. Il semble que le plan qui vise à promouvoir l'égalité doit se traduire par l'adhésion libre à la vie politique plutôt que par des sanctions légales.