Skip to content. | Skip to navigation
La privation du droit de se porter candidat des personnes occupant un poste ou une charge publique peut être imposée pour diverses raisons.
Des mandats successifs sont toutefois permis dans les régimes présidentiels où la démocratie n'est pas définitivement établie, équivalant à un pouvoir exécutif à vie. Ce fut le cas de divers pays de l'Amérique du Sud à diverses périodes de l'histoire, par exemple au Paraguay durant le régime Stroessner. Dans des circonstances semblables, les réformes constitutionnelles qui prolongent les mandats présidentiels successifs lorsque le chef d'État détient des pouvoirs considérables représentent une approche que l'on peut se permettre de questionner.
Il existe toujours certains vestiges de privation du droit d'être candidat pour des raisons à caractère social ou historique. Dans les pays où une ou plusieurs sectes religieuses ont joué un rôle important dans des conflits politiques ou sociaux, les prêtres ou des personnalités religieuses importantes sont souvent privés de ce droit. On peut signaler les événements de la Révolution française et des régimes soviétiques majeurs. C'est également le cas de plusieurs Constitutions d'Amérique latine (entre autres le Mexique, le Salvador, l'Équateur, le Paraguay, le Honduras, la Bolivie et le Guatemala) qui ont sauvegardé cette tradition du 19e siècle. On peut mentionner par ailleurs les cas de régimes théocratiques bien que leurs élections (et par extension leur régime lui-même) peuvent difficilement être considérées comme étant démocratiques.
Pourtant, de nombreuses Constitutions de l'Amérique latine contiennent des dispositions qui privent du droit de se porter candidat les personnes qui pris une part active à une insurrection armée contre un gouvernement constitutionnel ou en faveur d'un gouvernement de facto ou d'une dictature qui a résulté d'une telle insurrection. Un exemple en est l'article 186 de la Constitution de 1985 du Guatemala. Cette privation peut se justifier catégoriquement en considération des valeurs du pays, mais on peut difficilement retenir une seule conclusion qui convienne aux particularités historiques et politiques de chaque cas. Ë cet égard, il faut se rappeler la nécessité absolue d'établir les conditions de réinstauration des droits démocratiques lorsque cette mesure est justifiée par un accord de transition, comme au Chili, ou par l'appui subséquent accordé aux élections démocratiques dans d'autres pays, comme le cas de Hugo Banzer en Bolivie.
© 1998-2025 ACE project