Lorsqu'elle accorde la nationalité russe, la Fédération russe fait exception parmi les pays de l'ancienne Union Soviétique. Les critères de ces États sont si sévères qu'ils ont causé un grand nombre d'apatrides (voir Minorité privée du droit de vote en Lettonie). En revanche, la Fédération a fixé des critères très ouverts qui évitent les conséquences négatives de l'apatridie, comme celle de ne pas reconnaître le droit au suffrage universel.
Cependant, certains organismes internationaux ont émis des avertissements concernant un exemple qui pourrait à l'occasion fausser dans les faits ces critères légaux très généreux : des citoyens résidant dans une composante de l'ancienne URSS se sont vus obligés d'émigrer en Russie.
Ce sont là des situations très complexes qui n'ont pas toujours une solution facile dans la réglementation russe, surtout selon les dispositions de la Loi concernant les réfugiés. La Loi concernant les émigrations obligatoires, la loi du 25 juin 1993 qui gouverne le droit des citoyens russes au libre mouvement et le droit de choisir sa résidence temporaire ou permanente dans les limites de la Fédération russe, et même la loi sur la Nationalité de la Fédération, promulguée le 28 novembre 1991 et amendée le 17 juin 1993. En principe, il est très simple pour un citoyen de l'ancienne URSS d'obtenir la nationalité russe : il s'agit tout simplement de disposer d'un système d'inscription. Cependant, l'article 19 de la Loi sur la nationalité exige des requérants qu'ils fournissent la preuve de leur résidence habituelle en Russie sous forme de preuve d'inscription dans le lieu où ils soumettent leur demande de nationalité.
Le ministre de l'Intérieur interprète souvent cette exigence comme signifiant qu'il faut faire la preuve de résidence permanente avant la demande, ce qui rend très difficile l'obtention de la nationalité. En conséquence, ces personnes sont exclues de l'aide aux émigrants obligatoires en plus d'être privées de tous les droits inhérents à la nationalité, dont le droit de vote.
Ceci est assurément un exemple de l'effet négatif que peut avoir sur l'exercice des droits une interprétation administrative trop étroite.