Historiquement, une des conditions fondamentales du droit de vote a été la nationalité ou la citoyenneté qui établit implicitement le lien de l'individu avec son pays. L'appartenance à la communauté politique permet de participer aux décisions qui touchent le pays.
Nationalité et citoyenneté ne sont pas nécessairement synonymes. Elles prennent un sens distinct dans les pays où la population comprend des citoyens de diverses nationalités ayant chacune son histoire, sa culture et sa perspective politique. Un des plus importants éléments de la souveraineté d'un pays réside dans sa définition de la citoyenneté.
Parfois, la loi électorale ou d'autres lois du pays peuvent préciser la définition de citoyenneté, mais c'est plus généralement la Constitution qui le fait, surtout dans les pays où la population contient une forte proportion d'immigrants ou dans un pays composé de communautés diverses à la suite d'une division d'un plus grand État, ou encore pour d'autres raisons historiques du pays. Cette définition précise de citoyenneté peut être fondée sur le lieu de naissance, sur les descendances ou sur d'autres caractéristiques d'une personne, et la loi peut permettre d'acquérir la nationalité ou la citoyenneté à condition de satisfaire à certaines exigences comme la durée de résidence au pays, les rapports entretenus avec le pays, etc.
Pour ces raisons, la citoyenneté devient un statut légal et non politique, acquis en conformité de la Constitution et des lois uniques à chacun des pays. Dans certains pays, la citoyenneté acquise (et non innée) n'est pas suffisante en soi pour jouir du droit de vote et les personnes doivent de plus avoir résidé au pays pour un temps déterminé.
Certains milieux commencent à faire preuve d'une certaine flexibilité dans l'exigence absolue de la citoyenneté pour obtenir le droit de vote, prenant parfois en considération les liens culturels ou historiques d'une personne avec le pays, la politique du pays en matière d'immigration ou d'émigration ou des ententes internationales.
Le droit de vote que certains pays accordent à des citoyens d'autres pays est normalement restreint aux élections municipales. Il est couramment reconnu que les non-citoyens prennent une part active à la vie communautaire et que l'impact limité de la politique locale ne devrait pas les empêcher de voter à ce niveau. Le traité de l'Union européenne de 1992 accorde à tous les citoyens de l'Union le droit de voter aux élections de chacun des quinze pays membres. Des précédents avaient déjà été créés dans les pays nordiques du Danemark, de la Suède et de la Norvège. On peut également signaler le cas selon lequel les citoyens de la République d'Irlande et des autres pays du Commonwealth ont le droit de voter à l'intérieur du Royaume-Uni, et inversement pour certains pays.
Comme élément d'évolution, il est utile de mentionner les dispositions législatives innovatrices concernant le droit de vote aux élections du Parlement européen (voir Élection des députés au Parlement européen), selon lesquelles les citoyens des pays membres peuvent voter peu importe dans lequel de ces pays ils résident. Les personnes résidant dans un pays peuvent même se porter candidat dans n'importe lequel des autres pays membres.
Les lois qui accordent la citoyenneté peuvent engendrer des conflits, comme il s'en est produit dernièrement dans certains pays issus de l'ancienne Union soviétique (voir Minorité privée du droit de vote en Lettonie et Problèmes à surmonter pour obtenir la nationalité en Russie). La restriction voulant que la citoyenneté ne soit accordée qu'aux personnes possédant des nationalités spécifiques dans un sens historique ou culturel, a effectivement privé un nombre relativement élevé de groupes de personnes de leurs droits politiques.