Une commission d'observation conjointe de l'OSCE-ONU a soumis un rapport sur les élections parlementaires et le référendum constitutionnel tenus en Azerbaïdjan le 12 novembre 1995. On y relève trois genres d'irrégularités graves : interférence et pression par les agents du gouvernement, un dépouillement désorganisé et, surtout, plusieurs cas de vote multiple avec l'assentiment des responsables des bureaux de scrutin.
Ce vote familial, généralement déposé par le chef de la famille au nom de tous les siens, est un exemple de la ténacité d'une pratique qui ne respecte en rien la règle élémentaire du vote libre et égal : la renonciation au droit individuel de voter en faveur du chef de famille, conformément à une tradition archaïque.
D'après le rapport, le vote familial était très répandu et officiellement accepté le jour du scrutin et pourtant, durant la campagne électorale, on rejetait la signature en faveur d'un candidat, donnée par une seule personne au nom de plusieurs membres de sa famille. Les observateurs ont conclu que cette pratique met en doute la justice de l'élection, que celle-ci n'avait pas été tenue conformément aux normes internationales établies et que l'électorat avait été privé du plein droit de voter librement pour ses représentants. Parmi les recommandations finales, on retrouve l'élaboration de programmes d'éducation civique, particulièrement dans les régions rurales, afin d'établir le principe : « une personne, un vote ».