Le décompte officiel des résultats de chaque circonscription effectué par l'organisme électoral se fait en public et les représentants des candidats qui ont participé à l'élection peuvent être présents. Les étapes de ce décompte comprennent notamment :
- l'analyse de la documentation reçue de chaque bureau de vote;
- l'analyse des plaintes et réclamations déposées par les candidats relativement aux activités des bureaux de vote et qui ont été notées sur les documents officiels;
- l'acceptation ou le refus de ces plaintes et réclamations et enfin la confirmation, modification ou annulation des résultats d'un bureau de vote.
Lorsque tous les résultats ont été vérifiés, ils sont totalisés et deviennent officiels. On attribue en même temps le nombre de sièges correspondant à chacune des candidatures dans chaque circonscription.
Cette pratique est commune à tous les processus électoraux. L'application du principe légal de l'interprétation qui favorise le plus l'affirmation du droit au suffrage peut être corroborée quel que soit le modèle d'organisation utilisé. Il s'agit ici d'un critère essentiel par lequel on peut juger des processus électoraux. Conformément à la maxime utile per inutile nonvitiatur l'annulation des résultats est réduite au minimum et ne se produit que lorsque les vices de forme influent sur les résultats finaux de l'élection.
Ci-après une citation du Tribunal constitutionnel de l'Espagne lorsqu'elle a rendu sa sentence 26/90 : « l'annulation ou l'exclusion de votes valables déposés équivaut sans l'ombre d'un doute à dénier l'affirmation et l'efficacité de ce droit et le critère préférentiel qui doit être appliqué aux procédures électorales est de protéger la volonté exprimée par les votes valables. Si l'on tient compte de cette perspective il devient clair que bien que les résultats du vote doivent être protégés contre toute manipulation et fraude qui changerait la volonté exprimée par le peuple, l'efficacité des votes valables déposés ne peut dépendre des irrégularités ou des inexactitudes mineures qui sont communes à une administration électorale non spécialisée et dont les préposés aux bureaux de vote sont recrutés au sort. Le principe de conserver les votes valables semble prééminent. »
D'un autre côté, il vaut la peine de porter une attention particulière aux responsabilités des partis politiques lorsque vient le temps de définir la portée des discussions lors du dépouillement des votes. La présence des représentants des partis politiques à presque tous les bureaux de vote lors du dépouillement est pertinente puisqu'ils ont ainsi leurs propres données sur le compte et tentent de les faire valider en cas de doute ou de divergence.
Il va de soi que les partis qui étaient représentés à tous les bureaux de vote sont mieux placés pour exercer de la surveillance. Lorsque l'organisme électoral a complété son examen des résultats, il les annonce publiquement (voir Contestation des résultats ). Cette annonce n'est pas encore une annonce finale, sauf dans les pays où l'administration électorale forme un quatrième pouvoir de l'État et où ses décisions ne peuvent être examinées par un autre pouvoir de cet État.
En général, il existe des délais au cours desquels tous ceux qui ont participé au processus en tant que candidats peuvent en appeler des résultats ou de la proclamation des élus. Selon le cas, la magistrature ou un tribunal constitutionnel en tant que tribunal électoral peut être chargé de résoudre ces appels. Ces appels se définissent de la façon suivante :
- par rapport à leurs objets légitimes : ils ne concernent habituellement que des concurrents qui ont bénéficié directement des décisions ou qui ont été lésés par elles;
- ils peuvent traiter uniquement de questions qui ont été soulevées au bureau de vote ou lors du décompte;
- les tribunaux doivent prendre en considération tous les documents valides mentionnés lorsque nous avons discuté de l'administration électorale;
- les procédures doivent être concises de sorte que les décisions soient rendues rapidement.
En tout et partout, le processus électoral doit être considéré un continuum. Un problème qui n'a pas déjà été présenté ne peut être soulevé à une étape subséquente. L'objectif de tous les règlements électoraux est de permettre la résolution de tous les cas avant que l'organe pour lequel l'élection s'est tenue ne doive être officiellement constitué.