La résidence d'une personne dans un pays donné peut être un facteur déterminant pour son droit de vote de deux façons :
- ainsi qu'on l'a vu dans Nationalité et citoyenneté, dans certains cas les personnes qui résident dans un pays peuvent y avoir le droit de vote même si elles possèdent la citoyenneté d'un autre pays;
- la résidence d'un citoyen à l'intérieur ou à l'extérieur de son propre pays peut être un facteur pour établir son droit de vote aux élections de son pays.
Lors d'élections locales ou régionales dans un pays, le lieu de résidence d'un citoyen de ce pays détermine son droit de vote et son droit à l'inscription sur la liste électorale. Cependant, il n'est pas toujours obligatoire pour un citoyen de résider effectivement dans son pays pour avoir le droit de voter aux élections du niveau régional ou national. La loi prévoit normalement des procédures lui permettant de voter soit par la poste ou, dans le cas des militaires et des fonctionnaires travaillant à l'étranger, à un consulat ou à un autre endroit désigné dans le pays de leur affectation.
Il existe cependant des pays qui ne prévoient pas de telles procédures, comme en Italie où les électeurs doivent être effectivement présents au pays pour pouvoir voter. Cette question prend une importance majeure dans les pays connaissant un fort taux d'émigration, et pas seulement à cause du nombre d'émigrants. Dans les pays qui exigent l'inscription sur la liste électorale pour pouvoir voter mais où la responsabilité pour l'inscription relève de l'électeur, on impose certaines conditions, par exemple une période minimale de résidence dans la région, afin de prévenir les cas de fraude ou de vote en double.
Certains systèmes ont commencé à apparaître dans lesquels le lieu de résidence n'importe pas, comme le système du Costa Rica qui permet de voter en utilisant les machines à transactions bancaires. Le lieu de résidence de l'électeur demeure toutefois important pour déterminer non seulement le bureau de vote auquel il faut déposer un vote, mais surtout pour accorder chaque vote à la circonscription appropriée.
L'établissement du lieu de résidence d'une personne peut avoir des conséquences sérieuses dans les pays qui comptent plusieurs groupes ethniques ou une population provenant de plusieurs nationalités. Les dispositions législatives qui déterminent la circonscription ou l'entité territoriale dans laquelle un électeur a le droit de voter devraient viser à répartir équitablement le vote des divers groupes d'électeurs. Ce facteur n'est peut-être pas important dans les démocraties établies. L'effet des règles de résidence sur les listes électorales ne suscite pas de contestations dans des endroits comme l'Écosse, le Québec ou le pays basque. Le facteur prend cependant de l'importance à cause des problèmes qu'il pourrait occasionner par exemple dans les nouveaux pays issus de l'ancienne Union soviétique, dans lesquels le principe du ius sanguinis est déterminant pour accorder la nationalité et le droit de vote, peu importe le lieu de résidence. Le recours à ce principe sans considération du pays avec lequel les citoyens ont conservé des attaches a donné tant d'apatrides dans certains pays, par exemple en Russie, que le lieu de naissance, et non la nationalité ou les origines familiales, est devenu le facteur déterminant.