L'âge requis pour voter a évolué parallèlement à l'évolution du droit de vote universel. Historiquement, le droit de vote était accordé vers l'âge de vingt-cinq ans et pas uniquement selon l'âge de la majorité légale ou civile, mais également selon d'autres critères spéciaux d'admissibilité comme le revenu ou le statut social. Il y a même eu des cas où l'âge requis n'était pas le même pour les hommes et pour les femmes. De nos jours, l'âge requis pour voter dans la plupart des pays est établi à dix-huit ans.
Une étude effectuée dans 60 pays par la firme Vallés et Bosch révèle que l'âge requis pour voter se répartit comme suit :
- dans 49 États, y compris la plupart des pays de l'Union européenne et la plupart des États américains : 18 ans;
- en Iran : 15 ans;
- au Brésil et au Nicaragua : 16 ans;
- en Autriche : 19 ans;
- en Corée du Sud, au Japon et en Suisse : 20 ans;
- en Bolivie, en Malaisie, au Pakistan et à Singapour : 21 ans.
Il faut toutefois signaler que dans de nombreux pays, l'âge requis pour se porter candidat à la législature est plus élevé, et c'est souvent le cas aussi pour les candidats aux élections présidentielles. L'âge requis pour voter est une condition fondamentale du droit de vote et est généralement établi dans la Constitution du pays. Il existe présentement une tendance universelle à uniformiser cette condition avec l'âge civil, mais pas nécessairement avec l'âge légal.
Droits civils et politiques
Les droits civils -- Lorsqu'une personne est déclarée inhabile à prendre ses
décisions ou à exercer ses droits civiques, elle est normalement privée de son droit de vote. Le vote est un acte personnel qui suppose que la personne a les capacités nécessaires pour prendre une décision réfléchie et rationnelle avant de voter à une élection. La plupart des systèmes juridiques déterminent cependant des circonstances selon lesquelles un citoyen pourrait être considéré incapable d'exercer ses droits pour cause de déficience intellectuelle ou pour d'autres causes semblables. Lorsque cette incapacité est confirmée par une autorité judiciaire ou par une autre autorité reconnue, l'intégrité du processus électoral n'est pas mise en doute pourvu que les droits de la personne puissent être rétablis si sa condition s'améliorait au point de la déclarer saine. Des cas contraires ont pourtant soulevé des questions, comme dans des systèmes moins démocratiques où des mesures de ce genre ont été utilisées pour museler l'opposition.
La privation pour cause d'emprisonnement -- La privation du droit de vote pour cause d'emprisonnement est une toute autre question. Bien que certains pays non démocratiques ont parfois recours à cette mesure pour des raisons politiques, elle n'est pas admissible en soi. La majorité des pays imposent la perte du droit de vote aux personnes qui ont été jugées coupables devant les tribunaux d'un crime grave. La perte du droit de vote dans ces circonstances devient une peine cumulative et non la peine principale.
Traditionnellement, la peine cumulative était aussi imposée dans certains cas de crimes commerciaux comme les faillites criminelles, la fraude, l'évasion ou d'autres délits semblables. Selon le concept de restriction du droit de vote sur la base du revenu ou du niveau de scolarité, les personnes trouvées coupables de certains crimes commerciaux étaient également privées de leur droit de vote. Ces délits représentaient un manquement aux principes de bonne foi ou de rigueur commerciale que les marchands étaient tenus de respecter et s'appliquaient également aux bons pères de famille que les anciennes coutumes considéraient comme le citoyen exemplaire. Sous un système qui accordait le droit de vote à ceux dont le revenu permettait de porter un intérêt aux affaires du pays, il paraissait justifiable de sanctionner les manoeuvres frauduleuses ou un crime commercial par la perte du droit de vote. Dans les pays où ces vestiges ont subsisté, la perte du droit de vote est normalement prévue dans la loi électorale aussi bien que dans le code pénal ou commercial.
La perte du droit de vote pour raisons politiques - Il existe certains exemples de cas prévoyant la perte du droit de vote à la suite de certains actes commis sous des régimes non démocratiques, en vertu de procédures qui légalisent cette pénalité. Ce fut le cas de collaborateurs nazis qui ont perdu leur droit de vote à la suite de la Deuxième Guerre mondiale.
La privation du droit de vote de certains hauts fonctionnaires, ministres du culte, etc. - Durant la création des États libres au cours du 19e siècle, il était fréquent de priver de leur droit de vote les détenteurs de certaines charges publiques, surtout les militaires. Cette mesure avait pour but de garantir leur neutralité politique. Jusqu'en 1832 au Royaume-Uni, même les ministres du culte étaient privés du droit de vote.