La réglementation russe est un exemple du fait que des limites irréalistes aux dons et dépenses permis aux candidats ne contribuent pas à un processus électoral plus honnête mais bien au contraire sont une invitation ouverte aux groupes politiques à ne pas respecter les lois. En effet, ils font systématiquement appel au faussement des revenus et dépenses électoraux et à des sources illégales de financement.
Il est clair que le problème découle d'une réglementation légale déficiente. Par exemple, durant l'élection présidentielle de 1996 et conformément à l'article 45 de la Loi pour l'élection d'un président, les dons étaient limités à 577 $ US par personne et les dépenses auxquelles un candidat avait droit étaient de 2 887 500 $ US, c'est-à-dire un peu plus d'un cent par habitant dans un pays qui compte plus de 17 millions de milles carrés. Le même problème, avec des montants semblables et tout aussi inadéquats, se présente pour les élections au parlement, ou la Douma.
Évidemment, une telle réglementation est à éviter à tout prix. Dans ce domaine, la Russie démontre que sa réglementation très détaillée en matière de dépenses et contributions électorales et leur contrôle dépassent toutes limites et que pour vraiment réglementer ces questions, il faudrait le faire à partir d'un plan de dépenses réaliste qui n'encouragerait pas les partis politiques à faire appel à des moyens frauduleux pour financer leur campagne.
Pour plus de détails sur les problèmes de la Russie, il faut lire l'excellent rapport par Catherine Barnes, Robert Dahl, Linda Edgeworth, Leane McDonald : « The Election of President of the Russia Federation. A Technical Analysis with Recommendations for Legal and Procedural Reform ». IFES, Washington, 1996.