La majorité des lois électorales prévoient un système de contrôle des sondages politiques effectués durant les campagnes électorales, afin de prévenir leur manipulation par des groupes politiques, ce qui risquerait d'avoir une influence sur les résultats de l'élection. Parmi les mesures les plus répandues, on retrouve :
- une réglementation déterminant ce que doit contenir le sondage pour pouvoir être publié. Toute publication doit par exemple inclure le nom de la compagnie qui a fait le sondage, la date, l'ampleur de l'échantillon, la marge d'erreur, le système d'échantillonnage, etc.;
- conjointement avec ce qui précède, des pouvoirs spéciaux de contrôle de la diffusion des sondages sont accordés aux organismes électoraux. Ces pouvoirs comprennent habituellement l'autorité d'exiger des corrections par les médias.
La diffusion de sondages est souvent interdite immédiatement avant les élections dans des pays aussi différents que la France et le Pérou, ce qui, à cause de la globalisation des communications, devient de plus en plus difficile à contrôler. Le but est pourtant clair : permettre à l'organisme électoral d'exiger, avant que l'élection ait lieu, la rectification des résultats de sondages qui ne satisfont pas aux exigences de la loi.
Il existe un autre mécanisme pour prédire les résultats d'une élection, à mi-chemin entre les sondages d'opinion et le comptage préliminaire des votes, et qui est utilisé par des compagnies de communication et non par des organismes électoraux. Il s'agit des sondages effectués à la sortie des bureaux de vote, aussi connus sous le nom de sondage israélien parce que ce pays a été le premier à en faire usage (voir Échantillonnage des résultats ).
À l'opposé des sondages électoraux, les sondages effectués à la sortie des bureaux de vote ne visent plus les intentions de vote mais le vote exprimé par des électeurs interrogés au hasard après qu'ils ont voté. Contrairement à ce qui se produit durant le comptage préliminaire, il ne s'agit pas de résultats comptés et vérifiés mais du choix que l'électeur dit avoir fait. Ces sondages comportent deux problèmes.
- En premier lieu, leur fiabilité est discutable. On pourrait croire que les électeurs d'une démocratie stable n'ont aucune raison de ne pas révéler leur choix étant donné qu'ils ne sont pas obligés de répondre au sondage. Pourtant, c'est souvent le cas. La majorité de ces sondages effectués dans des pays d'Europe au cours des dernières années ont été des échecs. Ce phénomène s'amplifie dans les pays en transition où les craintes des citoyens peuvent être bien fondées. Il en résulte que de faux résultats sont transmis ou publiés, provoquant la confusion chez le public. De plus, les candidats défaits n'en trouvent les résultats officiels que plus difficiles à accepter.
- En second lieu, ces sondages peuvent soulever des questions de compatibilité avec le principe du secret du vote.
C'est pourquoi ces systèmes de sondage ne sont pas à recommander dans des pays en transition politique. Ceci est tellement vrai qu'on les a interdits en Bulgarie en 1990.
Leur efficacité n'est pas plus assurée dans des pays démocratiquement établis. On y retrouve des systèmes de comptage préliminaire de plus en plus rapides, ce qui permet d'obtenir des résultats fiables en très peu de temps.
En résumé, les sondages à la sortie des bureaux de vote sont une nuisance additionnelle au processus dans les pays en transition politique. De toute façon, il s'agit d'un mécanisme très éphémère, coûteux, et plutôt incertain.