La manière dont les surveillants de médias rapportent leurs constatations constitue un aspect crucial de la méthodologie de surveillance des médias. La formule retenue dépendra du type de surveillance qui a été effectuée et par qui elle a été conduite.
Par exemple, les missions internationales d’observation électorales ne présentent pas leur rapport habituellement avant la fin de l’élection (ou du moins avant que la campagne soit terminée), à part peut-être un seul rapport d’étape. Un organisme de gestion électorale ou une organisation non gouvernementale nationale a plutôt tendance à faire rapport sur une base régulière – jusqu’à une fois par semaine, ou même quotidiennement dans les dernières étapes de la campagne électorale. Leur but est en effet d’avoir un impact sur la couverture médiatique, soit à titre d’organisme de surveillance ou de groupe de pression.
Tous les rapports – même les rapports hebdomadaires les plus courts – doivent contenir certains éléments de base, même s’ils sont très brefs dans un rapport court :
- résumé des constatations;
- description du projet et de la méthodologie;
- présentation des données et des constatations;
- conclusions et recommandations.
Les rapports plus longs incluront aussi des informations sur le paysage médiatique général (y compris tout élément à signaler tel qu’une violation de la liberté de presse).
Tout rapport sérieux de surveillance contient certains éléments communs de style et de présentation. Le langage utilisé doit toujours être neutre et politiquement impartial. Les conclusions et les observations doivent être présentées clairement et s’appuyer sur les données statistiques et autres preuves présentées. Les limites et les faiblesses possibles des données devraient également être expliquées.
Les données seront plus faciles à comprendre si elles sont présentées graphiquement – par exemple, sous la forme de diagrammes en bâton. Mais cela exige certaines précautions. Les données absolues doivent aussi être présentées sous forme de pourcentages pour aider des lecteurs à comprendre leur signification. Mais pour les pourcentages, inversement, il importe de présenter les données absolues sur lesquelles ils sont basés. Il est très facile, en effet, d’écrire quelque chose comme : « Il y avait 100 % de plus de couverture pour le Parti A que pour le parti B. » Mais il y a peut-être eu seulement deux reportages sur un parti, et un sur l’autre.
Les recommandations sont également importantes. S’il s’agit d’un rapport d’analyse couvrant toute la période électorale, les recommandations porteront sur des changements à apporter dans le travail des médias et peut-être aussi dans la législation et la réglementation encadrant les médias en période électorale. Pour les rapports d’étape, les recommandations portent souvent sur des points plus particuliers afin d’inciter les médias à plus d’impartialité.
La distribution des rapports
Dans la plupart des cas, il est maintenant plus facile de distribuer les rapports de surveillance médiatique par courrier électronique. Toutefois, il ne faut pas oublier les publics importants qui ne sont pas accessibles par ce moyen. Voici une liste sommaire des destinataires possibles des rapports de surveillance médiatique. Les destinataires varieront, évidemment, selon les circonstances locales et la nature du mandat de surveillance.
- Entreprises médiatiques
- L’organisme de gestion électorale
- Partis politiques
- Organismes de réglementation des médias
- Organisations non gouvernementales concernées
- Organismes professionnels du milieu des médias (p. ex. syndicats de journalistes, conseil médiatique volontaire)
- Organisations civiques et communautaires
- Groupes et missions d’observation et de surveillance
- Entités diplomatiques et donatrices