La campagne électorale devrait être de courte durée et se terminer à tout point de vue le jour de l'élection. Ainsi, un conflit ou litige qui survient entre les concurrents doit être traité rapidement et résolu de façon définitive pour éviter qu'il ne pertube le vote.
C'est sur ce principe que d'importants pouvoirs sont accordés aux organismes électoraux afin de leur permettre d'établir des mécanismes rapides de prise de décision. Le caractère définitif de leurs décisions présente une situation plutôt délicate en ce qu'il s'éloigne du principe de recours judiciaire qui existe traditionnellement dans le concept même de la séparation des pouvoirs dans une démocratie. Il importe tout de même que les litiges soient réglés rapidement afin de ne pas dégénérer en un conflit avant que l'élection ne se termine.
Cette situation oblige à assurer la participation de spécialistes au sein de l'organisme électoral, particulièrement en matière de contrôle judiciaire. Une solution tardive d'un litige aurait le même effet que l'absence d'une solution parce qu'elle ne parviendrait pas à éviter de fausser le choix des électeurs le jour de l'élection. Pour éviter cette possibilité, les procédures de contrôle des campagnes électorales doivent tenir compte du fait qu'un retard à solutionner les litiges ou traiter des abus en matière de dépenses électorales signifie que la situation nuit à la liberté d'expression des électeurs.
En plus des questions touchant le droit de voter et de se porter candidat, plusieurs autres droits concrets doivent être protégés par des dispositions législatives, notamment les suivants :
- le droit de tenir des réunions et des manifestations, dont tout cas de non-respect par les autorités publiques doit être traité rapidement en justice au risque de limiter la campagne du candidat concerné;
- le droit des concurrents à faire rectifier les informations trompeuses ou erronées sur leur compte et qui pourraient avoir un effet sur leurs chances d'être élus;
- le contrôle des sondages électoraux afin d'éviter que les électeurs soient influencés par des sondages trompeurs ou faussés.
Relativement au dernier point, les lois électorales imposent souvent des normes techniques spécifiques aux sondages, ou encore interdisent totalement la publication de leurs résultats durant les jours qui précèdent immédiatement le jour de l'élection, accordant ainsi suffisamment de temps pour rectifier les résultats erronés qui auraient pu être publiés.