Les changements à la liste
Lorsque l'établissement de la liste électorale préliminaire est complétée et que la liste a été mise à la disposition des partis politiques et qu'elle a bien été annoncée, il faut faciliter les demandes de changement. La liste peut nécessiter des changements pour une foule de raisons. Certains électeurs demanderont d'être ajoutés à la liste parce qu'ils ont été manqués lors du recensement ou, pour une raison quelconque, n'ont pu se présenter au centre d'inscription pendant la période d'inscription. Certains électeurs voudront apporter des corrections aux renseignements qui les concernent (p. ex. nom ou adresse mal épelé), ou tout simplement apporter un changement d'adresse. D'autres peuvent demander que leur nom soit supprimé de la liste.
Suppression des noms de la liste préliminaire
Plusieurs raisons peuvent justifier qu'un nom soit supprimé de la liste électorale préliminaire. Il peut s'avérer qu'une personne inscrite ne satisfait pas aux critères de citoyenneté ou de résidence ou encore qu'elle tombe dans une des catégories d'exclusion, soit parce qu'elle n'est pas saine d'esprit ou qu'elle a été trouvée coupable d'un crime.
Il existe normalement un système quasi judiciaire investi du pouvoir de radier des noms. Ce système protège contre les demandes de radiation illégales. Même si un nom devrait habituellement être enlevé de la liste à la demande expresse de l'électeur, il va de soi qu'un électeur décédé ne pourra initier une telle demande. Dans un tel cas, le nom devrait être enlevé sur présentation d'une preuve de décès. De cette façon, on décourage les demandes de suppression partisanes.
Réclamations et oppositions
Dans la mesure du possible, l'ajout de noms ou la correction des renseignements déjà inscrits sur la liste électorale devrait demeurer une fonction administrative plutôt qu'une fonction judiciaire ou quasi judiciaire semblable. Il importe cependant de bien suivre les procédures lorsqu'il s'agit de suppression. Une cour de révision ou un organisme similaire judiciaire ou quasi judiciaire est souvent chargé d'entendre les réclamations et oppositions. Cette cour est investie du pouvoir, quelquefois de pair avec le préposé à l'inscription, de modifier la liste après audience.
Plusieurs administrations considèrent que ces cas doivent être traités par les gestionnaires électoraux plutôt qu'au judiciaire. Le préposé à l'inscription ou son équivalent s'assure que chaque électeur dont l'admissibilité est mise en doute, ainsi que les intervenants qui ont présenté l'opposition, sont avisés de la date et de l'endroit où la cause sera entendue. Tous ont le droit d'être présents et de soumettre des documents ou déclarations à la cour. La cour de révision joue donc un rôle d'arbitre dans toute demande relative à des changements à la liste préliminaire.
Ce système présente deux risques. D'abord, si le système permet l'inscription de jour du vote, cette méthode ne peut s'appliquer puisque, dans ce cas, l'appel ne peut se faire qu'après le jour du vote. Ensuite, si la qualité de la liste laisse à désirer, il en résultera un engorgement, et les appels devront donc être traités rapidement.
L'inscription en Afrique du Sud en 1995 : une illustration
Le processus d'inscription des électeurs utilisé à l'élection de 1995 en Afrique du Sud, qui évidemment a été reconnu comme ayant un certain nombre de faiblesses, comprenait une série de règles exhaustives et spécifiques qui régissaient le traitement des réclamations et oppositions. Ce processus met en évidence le genre de réglementation qui peut faciliter le processus d'inscription (voir south africa - local government elections regulations).61