Si l’approche basée sur l’égalité n’est pas retenue, on peut choisir parmi plusieurs approches différentes afin d’en arriver à une répartition de temps d’antenne juste et équitable entre les partis ou les candidats. Les considérations principales sont :
- les succès du parti aux élections précédentes;
- le nombre de candidats que le parti présente à l’élection.
Tous les partis, ou du moins ceux qui présentent un certain nombre de candidats, sont habituellement assurés d’un minimum de temps. Cette formule vise à répondre à la critique selon laquelle une approche « équitable » ne rend pas justice aux nouveaux partis.
Ces calculs sont plus difficiles à faire lors d’une élection présidentielle, où il arrive qu’un candidat se présente pour la première fois. Au Brésil, on règle ce problème en attribuant du temps d’antenne à un parti lors d’une élection présidentielle selon la représentation du parti au Parlement. Lors du deuxième tour de scrutin, le temps est réparti également.
Afrique du Sud
Le temps d’antenne est réparti sur la base d’une combinaison de critères : un minimum est accordé à tous les partis, puis une portion selon le nombre de candidats qu’ils présentent et une autre portion selon l’appui obtenu dans le passé. Cet appui est ordinairement mesuré en comptant le nombre de sièges détenus dans les assemblées législatives nationale et provinciales au moment des élections. Toutefois, l’Autorité indépendante de la radiodiffusion peut, si elle le désire, tenir compte des sondages.
Grèce
Les trois principaux partis au Parlement précédent ont droit à au moins 38 minutes par semaine sur les ondes de la télévision. Les plus petits partis qui avaient des députés au Parlement précédent ont droit à huit minutes par semaine. Les partis qui ne sont pas représentés au Parlement, mais qui ont des candidats dans 75 % des circonscriptions, ont droit à cinq minutes par semaine. De plus, chacun des trois principaux partis a droit à une émission de 45 minutes.
Espagne
Les partis qui n’ont pas fait élire de députés à l’élection précédente ont droit à 10 minutes de temps d’antenne. Les partis qui ont obtenu moins de 5 % des votes ont droit à 15 minutes de temps d’antenne. Les partis qui ont obtenu jusqu’à 20 % des votes ont droit à 30 minutes et ceux qui ont remporté plus de 20 % des votes ont droit à 45 minutes de temps d’antenne.
Royaume-Uni
La formule pour répartir le temps d’antenne est examinée par un comité de diffuseurs et de partis politiques à chaque élection. La formule est à peu près la suivante : tous les partis qui présentent 50 candidats ou plus se voient attribuer une émission gratuite. Les deux partis principaux reçoivent des parts égales de temps d’antenne – environ cinq émissions de 10 minutes. Le troisième parti principal reçoit un peu moins – habituellement quatre émissions de 10 minutes[1].
Israël
Tous les partis qui participent à une élection reçoivent une allocation de base de 10 minutes de temps d’antenne. Les partis qui étaient représentés au Parlement sortant (la Knesset) reçoivent trois minutes additionnelles pour chaque siège qu’ils détenaient[2].
Turquie
Tous les partis qui se font la lutte à l’élection ont droit à 10 minutes de temps d’antenne. Les partis représentés au Parlement peuvent recevoir une portion additionnelle de 10 minutes. En outre, le parti au pouvoir a droit à 20 minutes de plus et le principal parti d’opposition à 10 minutes de plus[3].
[1] Brian Wenham « The United Kingdom: Impartial broadcasters and a Partisan Press », Yasha Lange et Andrew Palmer (dir.), Medias and Elections: a Handbook, European Institute for the Media, Dusseldorf, 1995.
[2] Bibliothèque du Congrès, Bibliothèque de droit, Report for Congress: Campaign Financing of National Elections in Selected Foreign Countries, Washington, DC, juillet 1995, LL95-4, 95-1354: 58.
[3] Bibliothèque du Congrès, Bibliothèque de droit, Report for Congress: Campaign Financing of National Elections in Selected Foreign Countries, Washington, DC, juillet 1995, LL95-4, 95-1354: 194.