Avantages
La section qui traite des activités des observateurs (voir Gestion de l'observation) explique en détail le rôle que jouent les observateurs et leur relation avec les dirigeants de l'organisme électoral. On peut s'attendre à ce que les groupes d'observateurs locaux s'impliquent à plus long terme. Il arrive parfois que certaines ONG le fassent aussi. Les groupes d'observateurs et les ONG ont souvent des programmes bien définis et n'apprécient pas nécessairement le vaste éventail des responsabilités des gestionnaires électoraux. Les groupes d'observateurs et les ONG seront rarement blâmés pour un manque d'efficacité dans la conduite d'une élection. Tous ont intérêt à ce que les rapports soient de bonne qualité, surtout les gestionnaires électoraux qui ne devraient pas consacrer plus de temps qu'il ne faut à discuter des questions de peu d'importance.
Les groupes d'observateurs et les ONG devraient se rencontrer sur une base régulière. Les programmes de chacun devraient être établis tôt. On pourra ainsi obtenir le point de vue de toutes les organisations et possiblement une évaluation équilibrée de la situation. Les gestionnaires électoraux pourront alors présenter leurs points de vue dans le contexte du déroulement des activités à tous les groupes en même temps, évitant ainsi qu'ils aient à répondre plusieurs fois aux mêmes questions ou à des questions qui ont été posées à des réunions précédentes.
On peut également éviter le dédoublement si tous les intervenants, surtout les gros groupes, nomment une personne-clé comme point de contact à chacun des différents paliers administratifs (national, régional et local) des commissions électorales.
Savoir auquel des gestionnaires électoraux il faut s'adresser pour divers genres de questions aidera également à réduire le dédoublement.
Les Philippines
Le système électoral des Philippines accorde beaucoup d'importance à la présence des ONG. De fait, la commission électorale désigne officiellement des ONG principales et leur confie des rôles bien définis, dont la surveillance aux bureaux de vote, l'aide aux électeurs, la formation, la conduite du dépouillement préliminaire des votes et la transmission des résultats officieux. IFES a préparé en juillet-août 1995 un rapport technique qui traite de l'ampleur que devrait prendre l'aide apportée par les ONG.28 Ce rapport prévoit la mise en place de trois ONG principales, qui seraient chargées des activités suivantes :
- le dépouillement préliminaire des votes;
- l'organisation, la formation et l'éducation des électeurs;
- l'organisation des candidats et la vérification de l'exactitude de l'inscription des électeurs.
D'autres ONG viennent appuyer les ONG nationales au niveau local et ont habituellement les ressources nécessaires pour desservir les 170 000 bureaux de vote et jouer un rôle dans le processus d'inscription. Le rapport d'IFES mentionne également qu'il y a eu certaines critiques à l'effet que certaines ONG avaient des programmes bien à elles et que la commission électorale devrait avoir les ressources nécessaires pour accomplir certaines tâches qui sont confiées aux ONG.
Les ONG et les groupes d'observateurs : une ressource
Ces organisations et groupes sont une source importante d'aide au cours d'une élection. On peut leur confier des responsabilités bien définies. La Bosnie-Herzégovine a reconnu qu'ils pouvaient apporter une contribution valable dans les domaines suivants : aide technique, éducation civique, formation des partis politiques et surveillance des élections.29
Avant de confier une responsabilité à une ONG ou à un groupe d'observateurs, il faut s'assurer que tous leurs intervenants soient neutres. Il est avantageux de faire affaire avec des groupes qui ne s'attendent à aucune rémunération. Il arrive que les gestionnaires électoraux n'ont pas les ressources nécessaires pour étudier sérieusement les questions d'accessibilité pour les électeurs handicapés ou les habitudes de vote des groupes ethniques minoritaires. Par contre, les ONG qui s'intéressent à ces questions peuvent fournir les ressources nécessaires et des renseignements pertinents.
Évaluation
L'examen postélectoral des activités électorales devrait tenir compte du point de vue des groupes d'observateurs et des ONG. Les rapports écrits peuvent s'avérer fort utiles, surtout s'ils traitent séparément chacune des activités comme l'inscription des électeurs, l'éducation civique, le vote des absents, les bureaux de vote et le dépouillement, et fournissent aux gestionnaires électoraux une vue d'ensemble des problèmes encourus et des recommandations pour les résoudre.
Lorsque tous les rapports ont été reçus, on devrait procéder, lors d'une rencontre, à une évaluation globale pour tenter d'atteindre un équilibre. Il faut se rappeler que certaines organisations peuvent avoir des intérêts personnels dans certains domaines et même, à l'occasion, manquer d'objectivité. Il est généralement difficile d'en arriver à une évaluation équilibrée parce que plusieurs organisations veulent publier leur rapport le plus tôt possible après l'élection, souvent sans avoir eu l'occasion d'en discuter avec les gestionnaires électoraux ou d'autres groupes ou organisations.