Un organisme électoral peut n'avoir qu'un rôle très minime à jouer dans la délimitation des circonscriptions électorales ou même ne pas être impliqué du tout. Dans certains pays, ce rôle peut se restreindre à délimiter les sections de vote ou à établir les limites pour des élections municipales ou pour des élections à un palier inférieur. Pour établir les circonscriptions aux fins d'élections régionales, législatives ou présidentielles, la responsabilité est normalement confiée à un organisme national jouissant de pouvoirs spécifiques et distincts. Cette question est traitée en détail dans Exigences matérielles et Communication des résultats.
En 1944 au Royaume-Uni, le parlement a proclamé une loi établissant des commissions permanentes de délimitation électorale. D'autres pays ont créé des commissions semblables. Ces organismes indépendants fonctionnent selon des règles qui ont été acceptées par les intervenants politiques et doivent revoir les limites des circonscriptions à des intervalles allant de dix à quinze ans. La tendance dans les pays du Commonwealth diffère de celle du Royaume-Uni : ces pays confient souvent à leur organisme électoral impartial la responsabilité en matière de délimitation électorale alors que le Royaume-Uni ne dispose pas d'organisme électoral.
Aux États-Unis, la question est plus simple du fait que les limites des États sont historiquement établies et que chaque État est représenté au Congrès. Les administrateurs à l'échelle locale établissent les limites des quartiers après consultation auprès des partis politiques, des élus et d'autres groupes concernés. La législature de chaque État a la responsabilité de modifier les limites des circonscriptions pour les élections au Congrès de même que pour les élections législatives, selon les changements démographiques. Aux États-Unis, il n'existe donc pas d'organisme unique chargé de la délimitation électorale.
Pour sa part, l'organisme électoral de la Nouvelle-Zélande a la responsabilité d'établir les limites des circonscriptions nationales, alors que l'établissement des limites aux paliers régional et local relève d'un organisme du gouvernement appelé Local Gouvernment Commission.
On pourrait maintenir que l'organisme électoral devrait avoir la responsabilité globale en matière de délimitation électorale tout en ayant des pouvoirs de délégation aux organismes électoraux des paliers régional et local. L'organisme national pourrait établir les échéanciers de révision à intervalles réguliers selon les dispositions de la loi et les faire respecter. Il pourrait entendre les appels interjetés contre les décisions de l'organisme régional alors que ce dernier pourrait entendre les appels visant les décisions de l'organisme local. Les appels visant les décisions de l'organisme électoral national pourraient être entendus par le parlement. Le caractère indépendant de l'organisme national devrait lui permettre de s'assurer qu'il ne survienne pas d'abus comme le gerrymandering (découpage arbitraire des circonscriptions) susceptibles de brimer la liberté et l'équité des élections.
Peu importe l'organisme ou le niveau d'un organisme qui peut être chargé de la délimitation électorale, celle-ci doit s'effectuer selon un processus établi qui dicte des règles précises. Par ailleurs, les autorités responsables devraient être tenues de consulter les gestionnaires électoraux responsables de la logistique (voir Nomination du personnel).