Les activités administratives d'un organisme électoral sont assujetties aux lois et à la réglementation électorales rédigées par la législature ou par l'organisme lui-même. Lorsque c'est possible, le processus de révision législative devrait être formalisé et devrait fonctionner de pair avec le processus administratif afin de permettre d'effectuer une évaluation postélectorale, d'analyser les activités de façon objective et d'en évaluer le résultat. Il importe également de modifier la loi et les règlements suffisament tôt avant une élection pour éviter que son résultat en soit affecté.
Le temps propice pour modifier la loi et les règlements variera d'un pays à l'autre. Le gouvernement ou la commission électorale peut décider du moment opportun. Le gestionnaire électoral peut avoir la prérogative de recommander des modifications à la loi, comme c'est le cas au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande où la commission nationale peut présenter au gouvernement des projets de modifications objectives et impartiales. Inversement, le Royaume-Uni ne dispose pas d'un organisme électoral national et le programme parlementaire ne dispose que rarement de temps pour considérer des projets de modifications à la loi électorale.
Les lois électorales ne sont pas toutes aussi détaillées les unes que les autres. Certains pays laissent aux gestionnaires électoraux le soin d'interpréter les questions de détails, tandis qu'ailleurs le code électoral est très détaillé et précis dans le but d'éviter l'interprétation individuelle et les décisions discrétionnaires. La loi électorale de nombreux États américains dicte certaines activités dans leurs moindres détails.
La loi électorale devrait être révisée à intervalles réguliers et il existe trois scénarios différents pour le faire :
- dès qu'une élection est terminée;
- à mi-temps entre les élections;
- immédiatement avant la tenue d'une élection.
En vertu de ces trois scénarios, tous les participants au processus électoral ont l'occasion de faire pression auprès de la législature pour suggérer des améliorations.
Avant de choisir une de ces options, il importe de signaler les problèmes que peut occasionner le troisième scénario. Des modifications adoptées immédiatement avant une élection peuvent placer les gestionnaires électoraux tout comme les candidats dans une situation précaire. Toute modification devrait prévoir une période de temps suffisante pour l'entrée en vigueur, qui ne devrait survenir qu'à l'élection suivante. Des modifications hâtives sans consultations et débats au préalable pourraient brimer la crédibilité du processus électoral. Par exemple, l'article 16 de la Constitution du Brésil impose un délai d'un an entre l'adoption de modifications et une élection, afin de permettre aux instances concernées de faire les préparatifs nécessaires. Les modifications doivent également faire l'objet d'une certaine publicité.
Avant de présenter aux législateurs un projet de modifications, il importe de tenir des consultations auprès des partis politiques, de leurs représentants, des organisations non gouvernementales et du grand public, et de viser un accord général sur ces modifications, sans quoi le processus électoral pourrait faire l'objet de critiques sérieuses.
Les effectifs de l'organisme électoral, même jusqu'aux préposés aux bureaux de vote, devraient également faire partie du processus de consultation afin d'obtenir leurs suggestions en vue d'améliorer les opérations. Un processus de consultation de l'électorat pourrait également s'avérer utile. À elles seules, les statistiques concernant le taux de participation ne sont pas suffisantes pour mesurer le succès ou la faiblesse de l'administration électorale et l'organisme devrait tenter de comprendre comment l'électorat perçoit le processus et considérer les suggestions qu'il pourrait offrir.