La réussite du processus électoral dépend en grande partie de la présence d'une loi électorale et d'un cadre législatif adaptés aux circonstances du pays. Il n'existe pas de système idéal, chaque démocratie étant différente et chacune progressant à un rythme différent, par des mécanismes différents et selon des besoins qui lui sont propres.
Il faut déterminer où reposera le pouvoir de légiférer et qui sera responsable d'initier le processus législatif. Dans un pays nouvellement démocratisé ou en voie de l'être, la rédaction de la loi électorale est souvent précédée d'une table ronde avec tous les partis politiques qui ont un intérêt dans les prochaines élections et possiblement avec des universitaires, des avocats, des organismes communautaires et des spécialistes de l'étranger. Le but de ces discussions est d'arriver à une entente sur la rédaction d'un projet de loi pour présentation au parlement.
Il revient généralement au parlement de rédiger la loi et à l'organisme électoral de la mettre en application. Mais dans plusieurs cas, les législateurs vont consulter de manière informelle les gestionnaires électoraux avant de modifier la loi électorale et vont aller jusqu'à les convoquer à témoigner devant le parlement à cette fin.
Dans certains cas, le parlement, tout en se gardant le pouvoir de légiférer en matière électorale, délègue à l'organisme électoral le pouvoir de promulguer des règlements ou des directives ayant force de loi. Dans d'autres circonstances, la pratique est d'énoncer les grandes lignes des dispositions électorales dans la Constitution, les rendant de ce fait plus difficiles à modifier parce qu'elles ne peuvent être touchées que par le processus établi pour changer la Constitution.
Une autre question plus complexe est de savoir si seul le parlement devrait avoir le pouvoir de proposer des modifications à la loi électorale ou si d'autres instances comme un ministère du gouvernement ou l'organisme électoral devrait également être en mesure de le faire. Lorsque l'organisme électoral n'a pas ce pouvoir, il devient nécessaire de faire présenter ses propositions par un des législateurs du parlement, mais il n'est pas nécessaire d'avoir recours à cette mesure si l'organisme électoral a le pouvoir de les présenter directement. Dans la plupart des cas, la direction des affaires juridiques de l'organisme rédige le projet de loi pour présentation au comité parlementaire mandaté pour l'étudier ou au parlement lui-même.
L'avantage pour un organisme électoral de pouvoir rédiger et présenter directement un projet de loi ou de modification est qu'il est conscient de la complexité que comporte l'administration des élections, alors que le législateur peut être d'avis que la loi qui l'a fait élire n'a pas besoin d'être modifiée et peut être réticent à envisager des améliorations. On peut soutenir également que l'organisme électoral national, étant moins sujet aux pressions politiques, est plus en mesure de déterminer les modifications susceptibles de garantir l'équité du processus électoral pour tous les partis.
Une des tâches continues d'un organisme électoral permanent devrait être d'étudier les moyens d'améliorer l'organisation des élections, la loi et les procédures. Une étude devrait être entreprise immédiatement après chaque élection alors que les problèmes survenus sont récents. L'organisme peut présenter ses recommandations au parlement soit sous forme narrative, soit comme projet de loi s'il a le pouvoir de le faire. Le parlement devra alors prendre connaissance du rapport et de ses recommandations et, s'il le désire, prendre les mesures qui s'imposent.
Afin que les élections se déroulent dans la paix et de manière équitable, de nombreux organismes électoraux, de concert avec les partis politiques reconnus et le gouvernement, ont rédigé des codes de conduite pouvant toucher divers aspects de la période préélectorale. Tous les partis, les candidats (même indépendants) et leurs représentants de même que le gouvernement sanctionnent ces codes en s'engageant formellement à les respecter. L'organisme électoral peut entreprendre la rédaction des codes, mais il importe que les participants contribuent à les formuler et à les modifier et qu'ils les sanctionnent. Un code de conduite peut toucher des sujets comme le contrôle par les partis et les candidats de leurs sympathisants, la collaboration avec l'organisme électoral sur tout ce qui a trait à l'élection, le déroulement paisible de la campagne, le respect des réunions et des rassemblements des adversaires, l'engagement d'accepter le résultat de l'élection et de ne le contester que de la manière prévue par la loi.