La technologie de lecteur optique fonctionne au moyen d'une pièce d'équipement informatique et d'un logiciel spécialisé. La pièce d'équipement fait la lecture d'une image que le logiciel convertit en données lisibles par ordinateur. Il existe quatre types principaux de technologie par lecteur optique :
- La lecture optique de marques (LOM);
- La reconnaissance optique de caractères (ROC);
- La reconnaissance intelligente de caractères (RIC);
- La technologie de présentation en images (TPI).
Systèmes de lecteurs optiques de marques (LOM)
Le système LOM est un procédé par lequel le lecteur capte des marques particulières à des endroits précis d'une page et le logiciel qui le supporte interprète la signification de ces marques et les convertit en données (computer readable). La plupart de ces procédés sont de la technologie LOM (voir Systèmes de vote électronique et mécaniques).
Depuis les années 70, les systèmes LOM, en plus d'être utilisés pour voter, servent à plusieurs autres fins comme les examens scolaires et universitaires, les recensements démographiques, les sondages et les loteries. C'est également ce genre de technologie qui permet de lire les codes à barres utilisés à grande échelle dans les activités commerciales, pour la tenue d'inventaires, dans les bibliothèques et les écoles.
En Australie par exemple où le vote est obligatoire, ils servent à scruter les listes d'électeurs utilisées lors des élections et sur lesquelles sont notés les noms des électeurs qui ont voté, permettant aux autorités électorales de déceler les électeurs qui n'ont pas voté ou ceux qui ont voté plus d'une fois.
Les systèmes de codes à barres sont largement utilisés sur des requêtes acheminées par la poste et que les autorités postales utilisent pour informatiser les services de livraison. Certains pays ont des systèmes de codes postaux que les usagers inscrivent dans l'adresse du destinataire et qui permettent aux services postaux d'acheminer le courrier sans avoir à coder les envois dans leurs salles de tri, offrant une meilleure rentabilité pour l'usager.
Des organismes électoraux qui administrent un système de vote par la poste utilisent aussi les codes à barres dans leurs envois parce qu'ils offrent la possibilité d'identifier le nom aussi bien que l'adresse de l'électeur au retour du bulletin et de traiter plus facilement le courrier. Les codes à barres sont également utiles lorsque des envois sont retournés avec une indication de mauvaise adresse, permettant de mettre à jour les registres d'électeurs.
La technologie LOM est très utile et offre un degré d'efficacité pour capter des données simples et spécifiques, mais n'offre pas les mêmes avantages pour capter des données complexes et variées comme de grandes quantités de texte pour lesquels les technologies LOC et RIC sont mieux adaptées.
Lecteurs optiques de caractères (LOC)
Les LOC permettent de lire ou saisir des images, grâce à un logiciel, d'interpréter la forme de caractères imprimés ou écrits à la main, soit des lettres ou des chiffres, et de les enregistrer dans la mémoire d'un ordinateur.
Ce procédé offre plusieurs possibilités aux gestionnaires électoraux. Au début des années 1980 par exemple, la Commission électorale australienne avait rédigé une série de manuels de procédures. Lorsque le temps est venu, quelques années plus tard, de les réviser, les logiciels plus développés de la commission ne permettaient plus de traiter les textes de ces manuels que contenaient les vieux fichiers électroniques. Plutôt que de redactylographier les manuels, la technologie LOC a permis de convertir les textes imprimés en fichiers électroniques qui ont pu être révisés.
Un autre usage important de cette technologie est de saisir des renseignements à partir de formulaires imprimés et remplis à la main plutôt que de les redactylographier et de les transformer en données informatiques.
La technologie LOC permet de sensibiliser les logiciels de lecture à reconnaître et à interpréter des caractères distincts comme des lettres et des chiffres. Ces caractères imprimés peuvent cependant offrir diverses polices qu'on peut programmer aux logiciels dotés pour reconnaître des caractères. Cette tâche est relativement facile lorsque l'on traite avec des caractères imprimés. Bien qu'il soit aussi possible de reconnaître des caractères écrits à la main, la tâche est beaucoup plus complexe à cause de la grande variété de style d'écriture.
Les premiers systèmes LOC ont connu un taux d'erreurs assez important, surtout lorsqu'il s'agissait d'interpréter des caractères écrits à la main. De nombreuses heures de ressources humaines étaient nécessaires pour relire et corriger les données informatisées. Durant les années 1990, les équipements et les logiciels de lecture optique se sont perfectionnés au point de réduire le taux d'erreurs. La génération suivante de lecteurs optiques, les systèmes RIC, ont augmenté encore davantage le degré d'exactitude de cette technologie.
Lecteurs optiques par reconnaissance intelligente de caractères (RIC)
La technologie RIC a permis l'aavancement de la technologie LOC en créant des logiciels dotés d'une intelligence pour interpréter les caractères de façon logique et de les convertir en données informatiques plus exactes.
L'interprétation se fait à l'aide de règles d'épellation et de grammaire et en tenant compte du contexte approprié pour faire une interprétation plus intelligente des caractères et des textes que peut offrir le procédé LOC, surtout lorsqu'il s'agit d'écriture manuelle. Les logiciels de systèmes RIC nécessitent des ordinateurs rapides et puissants pour offrir de bons résultats; ils ont fait leur apparition seulement à la fin des années 1990 quand des ordinateurs puissants mais économiques sont devenus disponibles.
Au fur et à mesure que les systèmes RIC augmenteront leur efficacité, ils seront plus utiles pour l'administration des élections. Ils sont particulièrement adaptés à saisir des renseignements à partir de formulaires. Des spécialistes sont présentement à évaluer leur capacité de capter des chiffres écrits à la main sur les bulletins de vote utilisés par des modes de scrutin plus complexes comme le vote préférentiel et le vote unique transférable. À cause de leur complexité, ces modes de scrutin n'ont pas encore pu faire appel à des systèmes de lecture optique.
La technologie de présentation en images (TPI)
En plus de capter des caractères et de les convertir en données informatiques, les lecteurs optiques sont également capables de capter des images et de les convertir en format informatisé (des photographies, des dessins, des textes illustrés).
La TPI a plusieurs utilités électorales. Des images et des illustrations ou même des photographies du personnel, saisies par ce procédé peuvent être re-localisées dans le site Web d'un organisme électoral ou imprimées dans des publications, telles que des rapports annuels; des photographies de bureaux de vote peuvent être reproduites dans un site Web ou imprimées dans des manuels d'instructions; des exemples de formulaires remplis peuvent être insérés dans des manuels de formation.
Des formulaires imprimés peuvent être saisis par lecteurs optiques et emmagasinés sous format électronique pour être ensuite téléchargés dans un réseau d'ordinateurs sans avoir à consulter à nouveau le format imprimé. La Commission électorale australienne est présentement à saisir par lecteur optique les millions de formulaires d'inscription de ses électeurs pour les rendre accessibles à tous ses bureaux régionaux. Ce projet permettra d'avoir accès à ces renseignements informatisés, au besoin, pour vérifier les signatures des électeurs ou toute autre donnée qui les concernent.
Les logos d'entreprises commerciales peuvent être emmagasinés électroniquement et réimprimés dans des publications corporatives. Un organisme n'a plus à faire imprimer une grande quantité de papier à en-tête coûteux illustrant son logo. Son papier à lettres peut maintenant être imprimé sur du papier blanc à partir de son système informatique à l'aide d'une imprimante couleur et d'une image digitale de son logo.
La TPI peut également servir à la vérification d'identité (voir Systèmes d'identification personnelle). Elle permet de saisir et d'emmagasiner une photographie d'une personne sous format digital et de la reproduire sur une carte d'identité. Des empreintes digitales ou des photos de traits faciaux peuvent être emmagasinées digitalement et reproduites sur des cartes à puce intelligentes. Des logiciels de vérification d'identité permettent de comparer la personne qui présente une carte à puce intelligente avec l'image de cette personne incorporée dans la carte dans les cas douteux d'identité.