Certaines innovations de la technologie utiles aux élections ne sont pas nécessairement électroniques ni mécaniques, mais font usage de matériaux manufacturiers, comme :
- le plastique servant à la fabrication des urnes, d'isoloirs et de scellés sécuritaires;
- le carton servant à la fabrication des urnes, des isoloirs et de mobilier pour bureaux de vote;
- le matériel inviolable;
- la teinture et l'encre qui servent à prévenir les votes doubles.
Bien qu'il soit possible d'informatiser plusieurs activités électorales de nature administrative au moyen de procédés électroniques, le processus du vote lui-même n'est pas toujours informatisé, dû en grande partie au coût astronomique associé à l'équipement requis pour le vote électronique dans un grand nombre de bureaux de vote pour un scrutin qui ne dure généralement qu'une journée à peu près tous les quatre ans.
Il est tout de même réaliste d'utiliser des procédés technologiques non électroniques pour les activités aux bureaux de vote. Dans certains endroits, on utilise encore des urnes démodées faites de bois ou de métal. Elles sont généralement lourdes et encombrantes et leurs transport et entreposage entre les élections sont très coûteux. Il est maintenant possible de confectionner des urnes en carton qui offrent l'avantage d'être légères et jetables ou même recyclables. On peut aussi confectionner des urnes pliantes, légères et réutilisables, à partir de plastique.
Les urnes en carton ou en plastique n'éliminent pas entièrement les possibilités de fraude. Un cadenas sur une urne en carton par exemple n'empêcherait pas un malfaiteur d'utiliser un canif pour l'ouvrir. Toutefois, les urnes en carton ou en plastique peuvent être créées de façon à ce qu'il soit impossible pour un fraudeur d'avoir accès à leur contenu sans y laisser de traces apparentes, grâce à des scellés en plastique numérotés individuellement. Ces numéros sont notés par les préposés au vote en présence de témoins et les scellés sont vérifiés avant que les urnes soient rouvertes à la clôture du vote pour s'assurer qu'ils n'ont pas été brisés ou substitués.
Les isoloirs qui servent à maintenir le secret du vote peuvent également être fabriqués de carton ou de plastique léger. Contrairement aux anciens isoloirs en bois, ceux faits de carton ou de plastique sont plus facilement transportables et entreposables. S'ils sont faits de carton, on peut les jeter ou les recycler car il sera probablement plus économique à la fin d'en acheter de nouveaux pour chaque élection comparativement au coût d'entreposage d'une élection à l'autre.
Le carton peut également servir à fabriquer des articles et du mobilier temporaires tels que des tables, des affiches et des barrières pour contrôler les files d'attente.
L'encre ou une teinture colorantes constituent également des matériaux d'innovation quand ils sont utilisés pour marquer le doigt des électeurs pour empêcher qu'ils votent plus d'une fois au cours d'une même élection. Certains types d'encre sont invisibles à l'oeil nu, ne peuvent être détectés que par une lampe ultraviolette et sont très difficiles à faire disparaître. Selon le processus de vote qui utilise ce procédé, les préposés aux bureaux de vote doivent vérifier les mains de chaque électeur sous une lampe ultraviolette pour confirmer qu'elles n'ont pas déjà été marquées. Après avoir voté, un des doigts de l'électeur est trempé dans l'encre. D'autres types d'encre ou de teinture sont visibles mais durables et, au dire des manufacturiers, ne peuvent pas s'effacer durant la période du vote.
Il est possible que les électeurs tentent de voter plus d'une fois, ce qui représente un élément de risque appréciable avant de décider si la pratique que l'on vient de décrire est appropriée à un pays sans qu'elle ne soit perçue comme une invasion de la vie privée. Les organismes électoraux qui veulent faire appel à ce procédé devront également s'assurer qu'il ne constitue pas un danger pour la santé des électeurs ou des préposés au vote.