Le recours croissant à des systèmes informatiques pour les activités et la gestion électorales complique le respect par les OGE du principe de responsabilité. En dehors de la question de la pérennité de ces systèmes (voir chapitre 9), il faut que le public ait confiance dans leur exactitude et leur fiabilité.
Par leurs articles et leurs reportages sur les virus, les vers et les pirates informatiques, les médias ont largement attiré l’attention du public sur les différents problèmes que posent de nombreux systèmes informatiques : absence de traces tangibles des transactions, manque de transparence, opacité du processus de programmation informatique pour la majorité de la population et risque d’altération des données. Tous ces problèmes peuvent entacher la crédibilité des OGE qui s’appuient sur des systèmes informatiques pour accomplir des tâches essentielles telles que l’inscription des électeurs ou le vote et le dépouillement s’ils n’ont pas à rendre ouvertement des comptes sur leur usage.
La fiabilité et la sécurité des systèmes informatiques de vote et de dépouillement continuent à faire l’objet d’un débat très animé. Après les élections présidentielles de 2000 aux États-Unis, la question des normes applicables à ces systèmes est revenue au premier plan et a provoqué une attention soutenue. Les reçus de vote imprimés vérifiés par l’électeur (VVPAT, voir chapitre 9) ont constitué l’une des réponses aux inquiétudes suscitées par l’intégrité de ces systèmes.
Aux États-Unis, au-delà des questions de performances techniques, le débat porte en partie sur le comportement de fournisseurs proches des partis politiques. Les allégations, rapportées par les médias, de problèmes d’intégrité rencontrés avec des machines à voter mécaniques et électroniques utilisées dans ce pays, y compris les systèmes d’enregistrement électronique direct (EED) des votes à écran tactile comme dans l’État du Maryland en 2004, ont renforcé la pression sur les OGE à utiliser cette technologie de manière ouverte et responsable. Ces inquiétudes à l’égard du vote électronique occupent une large place dans le rapport de la commission Baker-Carter de 2005 sur la réforme électorale fédérale et le nombre d’ouvrages consacrés à ce sujet augmente rapidement.