La définition ou non dans le droit électoral des qualités requises pour siéger dans un OGE dépend en règle générale de la composition de cet organisme, selon qu’il s’agit d’experts ou de représentants des partis. Dans le cas d’un OGE multipartite, les partis politiques définissent le plus souvent leurs propres critères pour nommer leurs représentants, par exemple l’ancienneté dans la hiérarchie du parti, l’adhésion au parti ou les qualifications professionnelles.
Dans le cas des OGE d’experts, le droit électoral peut définir une longue série de critères d’éligibilité, comme en Indonésie. Il peut également se fonder sur sa propre définition du comportement et des fonctions exigées de l’OGE pour définir les critères d’éligibilité des futurs membres. Au Sénégal, ils doivent ainsi être connus pour leur intégrité morale, leur honnêteté intellectuelle, leur neutralité et leur impartialité.
On s’attend habituellement à ce que les membres de l’OGE remplissent des critères de compétence professionnelle et de neutralité politique. Au Mexique, aux Philippines et au Vanuatu, les candidats à une élection antérieure ne peuvent pas se présenter, tandis qu’en Afrique du Sud, en Bosnie-Herzégovine, au Mexique, en Moldavie et au Népal, les personnalités politiques de premier plan ne sont pas prises en considération.
Dans certains pays, il faut avoir suivi des études de droit pour être éligible. Au Pakistan, en Pologne et en Turquie, tous les membres de l’OGE doivent être ou avoir été juge principal, tandis que ce critère ne s’applique qu’au président en Australie, au Botswana, au Portugal et en Tanzanie. En Lituanie, au Mexique, au Népal, aux Philippines, en Russie et en Ukraine, les membres de l’OGE doivent être au moins titulaires d’un diplôme universitaire. En Bosnie-Herzégovine, à Maurice et aux Philippines, ils doivent être titulaires d’un diplôme de droit et avoir plusieurs années de pratique en tant que juristes à leur actif.
Les autres exigences officielles pour être membre d’un OGE incluent généralement la citoyenneté et souvent l’âge. Les conditions relatives à la parité hommes-femmes et à l’équilibre interethnique ont été abordées dans le chapitre 3. La citoyenneté est un critère fréquent (Afrique du Sud, Liberia, Lituanie, Philippines, Sénégal, entre autres). Cependant, en Iraq, deux des neuf membres peuvent être d’une autre nationalité ; aux Tonga et aux Fidji, la citoyenneté n’est pas un critère d’éligibilité du président, et elle n’entre pas non plus en ligne de compte en Nouvelle-Zélande. Un âge minimum est généralement mentionné, mais il varie de 25 ans en Guinée à 30 ans au Mexique, 35 ans au Liberia et aux Philippines, 40 ans au Pakistan et 45 ans au Népal.
La manière dont les membres de l’OGE sont désignés peut influencer le type de personne choisie et ainsi avantager ou désavantager certaines tranches de la société. En Indonésie en 2001, par exemple, il semble que seuls les universitaires distingués ont été envisagés comme membres potentiels du nouvel OGE lors du processus de désignation ; la plupart des personnes désignées étaient donc nécessairement des universitaires. Des processus ouverts peuvent en réalité dissimuler un environnement de nomination sous contrôle. Par exemple, la loi de 1999 régissant l’OGE de l’Azerbaïdjan exigeait que la moitié des membres de l’organisme soit nommée par l’assemblée législative et l’autre moitié par le président. Étant donné que le parti du président contrôlait également l’assemblée législative, l’OGE, en théorie impartial, était en réalité sous la coupe du gouvernement.
Bien que certaines lois électorales précisent que les membres des OGE doivent exercer une profession déterminée, elles sont rares à prévoir une combinaison appropriée d’expérience ou de compétences. Lorsque des qualifications sont exigées, elles sont généralement d’ordre juridique. Dans le monde des affaires, il est peu probable qu’une société menant des activités aussi étendues et variées qu’un OGE dispose d’un conseil d’administration très ciblé.
