Certains cadres juridiques électoraux spécifient que les OGE doivent être composés de représentants de partis et de membres politiquement neutres, par exemple des juges, des universitaires, des représentants de la société civile ou des fonctionnaires de carrière. Ainsi, en Côte d’Ivoire, les membres de l’OGE sont nommés par les partis politiques, les ordres des avocats, les associations juridiques et les ministères. Ces OGE jouissent des avantages des deux modèles et constituent des organismes équilibrés bénéficiant de l’adhésion des partis politiques et fonctionnant de façon transparente.
Ce modèle mixte peut être mis en œuvre de diverses façons. Au Mexique, les membres désignés par les partis politiques peuvent participer aux débats, mais ne sont pas habilités à voter. Au Mozambique, les cinq membres nommés par les partis représentés à l’Assemblée législative sélectionnent les huit autres membres parmi les experts proposés par les OSC. En Croatie, un OGE national permanent composé de juges de la Cour suprême ou d’autres juristes reconnus est complété durant la période électorale par des représentants de la majorité et de l’opposition à l’Assemblée législative. Le même principe est appliqué dans les OGE de chaque circonscription électorale.
Tout comme les OGE multipartites, la prise de décision peut s’avérer difficile au sein des OGE mixtes. Par exemple, lors des élections indonésiennes de 1999, l’OGE mixte fut incapable de valider les résultats du scrutin, car des représentants de partis politiques très minoritaires refusaient d’entériner la validation des résultats, à moins que leurs partis n’obtiennent des sièges que leurs résultats ne justifiaient pas. Le tableau 7 de la page 113 présente les principaux avantages et inconvénients des OGE multipartites, d’experts et mixtes.