Les élections sont des événements complexes et chers, et doivent faire concurrence avec des services nationaux vitaux tels que le transport, la santé et l’éducation, qui peuvent rapporter davantage de gains politiques immédiats. Si des processus électoraux sont financés insuffisamment ou trop tard, cela peut être dû à l’incapacité du gouvernement à affecter les fonds suffisants à cette fin ou à verser à temps les fonds autorisés.
Les besoins de financement des OGE sont tributaires des cycles électoraux (voir la barre dynamique à droite) et varient énormément selon qu’il s’agit ou non d’une année électorale. Parmi les autres facteurs importants figurent la nature de l’OGE, les procédures électorales en place et la fréquence des élections. Il arrive régulièrement que des OGE soient accusés d’acquérir des biens et services onéreux, comme des équipements de haute technologie, qui ne sont pas utilisés à bon escient. Ainsi, certains OGE ont été accusés d’imprimer trop de documents de vote ou de recruter trop de personnel électoral. L’indépendance de certains types d’OGE par rapport à la branche exécutive du gouvernement peut donner l’impression qu’ils ne sont pas soumis aux mêmes contrôles de dépenses que les organismes gouvernementaux.
Certains OGE, notamment ceux de l’Afghanistan, du Cambodge, d’Haïti, de l’Indonésie, de l’Irak et du Libéria, ont reçu de donateurs internationaux des montants substantiels de soutien budgétaire, ainsi que de l’assistance technique. À part les questions de durabilité que cela soulève, les conditions incompatibles que les organismes des différents donateurs imposent aux OGE, ajoutées aux exigences de leur propre gouvernement, peuvent faire en sorte que l’OGE ait de la difficulté à rendre compte correctement, et dans un délai raisonnable, de la totalité du financement reçu.
Les OGE ont eu à se demander s’il fallait financer les nouvelles technologies, et de quelle manière, en particulier les technologies liées à l’inscription des électeurs, au vote et au dépouillement des voix. L’intérêt accru pour les questions d’accessibilité (p. ex. bureaux de vote mobiles, système de vote par correspondance au pays ou à l’étranger, installations pour les électeurs handicapés et diffusion efficace de l’information électorale dans des sociétés de plus en plus multilingues) a aussi eu des répercussions sur le plan financier. Dans beaucoup de démocraties établies, les politiques gouvernementales de compression dans le secteur public ont contribué à fragiliser le financement des OGE, en particulier pour les coûts de personnel.