L’OGE peut avoir à vaincre de nombreux problèmes pour atteindre un niveau acceptable de professionnalisme. Certains peuvent être dans l’OGE lui-même, tels que les problèmes d’attitude ou de priorisation des ressources. D’autres peuvent être le produit de facteurs externes.
Climat politique
Le climat politique dans lequel les élections ont lieu détermine, pour une large part, leur crédibilité et leur légitimité. Dans des environnements de peur politique, d’intimidation et de violence, dans des sociétés sans respect pour la primauté du droit et où les gouvernements ne font preuve d’aucune transparence, il est difficile d’organiser des élections crédibles. Néanmoins, un OGE à orientation professionnelle peut quand même travailler durement dans de telles circonstances pour démontrer son attachement aux principes éthiques et contribuer ainsi à bâtir la confiance envers le processus électoral. Parmi les OGE qui ont obtenu des résultats acceptables dans des circonstances extrêmement difficiles figurent les OGE de l’Afghanistan (2004), de l’Irak (janvier 2005), du Mozambique (1994), du Nicaragua (1990) et de l’Afrique du Sud (1994).
Cadre légal
Un cadre électoral légal sain est essentiel à la bonne administration des scrutins, de même qu’à la professionnalisation de l’OGE. Quand le cadre légal laisse à désirer, l’OGE peut avoir de la difficulté à tenir des scrutins qui soient acceptables pour toutes les parties prenantes, et il peut donc apparaître comme non professionnel.
Pour éviter des perturbations politiques et autres incertitudes pouvant saper le processus électoral, il est préférable que les changements apportés au cadre légal soient effectués longtemps avant la date d’un scrutin. Cela donne à l’OGE le temps d’informer le public des changements, d’apporter les modifications nécessaires à ses procédures et de former son personnel. Cela donne aussi aux partis et candidats le temps d’ajuster leurs plans, si nécessaire.
Il reste cependant que dans beaucoup d’OGE, en particulier dans les nouvelles démocraties, les changements de dernière minute au cadre légal sont communs.
Les OGE temporaires
Les OGE temporaires, comme ceux de certaines parties d’Europe de l’Est, ont à subir des interruptions qui sapent leur développement professionnel. Un OGE à plein temps a généralement le temps et les ressources nécessaires pour former son personnel entre les élections. Quant à l’OGE temporaire, il peut n’être en fonction que 90 jours, ce qui rend la formation à long terme et le renforcement des capacités pratiquement impossibles. Le fait qu’un OGE temporaire dépende fortement de fonctionnaires en détachement temporaire peut aussi saper son professionnalisme, surtout parce que le bureau dont ces fonctionnaires sont détachés peut être incapable de prêter le même personnel à l’OGE à chaque scrutin.
Quantité et rapidité du financement de l’OGE
Le manque de financement adéquat ou son versement trop tardif peuvent aussi saper les programmes de développement professionnel de l’OGE. Certains OGE, surtout dans les jeunes démocraties, ont du mal à obtenir suffisamment de fonds pour les scrutins. Lorsque les fonds sont finalement versés, il est parfois trop tard pour dispenser une véritable formation au personnel, surtout au personnel temporaire. Le financement peut aussi être accompagné de conditions qui limitent indûment les choix de l’OGE en matière de formation ou de développement du personnel.