La majorité des OGE sont habilités à adopter des règlements et des décisions qui sont contraignants pour tous les acteurs du processus électoral – électeurs, partis politiques et candidats, médias et observateurs – à condition que ces règlements et décisions soient conformes à la constitution et à la législation électorale.
Certains OGE ont des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. Par exemple, la création d’OGE puissants était nécessaire pour atténuer la prééminence du pouvoir exécutif sur les autres branches du gouvernement sous le règne des gouvernements oligarchiques d’Amérique latine au début du 20e siècle. Dans des pays tels que le Costa Rica et l’Uruguay, les OGE se sont imposés comme la « quatrième branche » du gouvernement. Ces OGE peuvent adopter des règlements, directives ou modifications aux règlements qui sont contraignants pour les processus électoraux, et aucune autre branche du gouvernement ne peut modifier leurs décisions. Ils ont aussi des pouvoirs exécutifs en matière de convocation et de conduite des élections, de validation ou d’annulation des résultats des élections, et de règlement des litiges électoraux.
Dans d’autres parties du monde, la réglementation adoptée par les OGE est soumise au contrôle des tribunaux et doit être conforme à la législation électorale. Certains OGE ont des pouvoirs qui combinent des pouvoirs exécutifs avec un degré plus ou moins grand de pouvoir décisionnel. Par exemple, les OGE au Cameroun, en Roumanie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux Philippines sont habilités à mener des enquêtes et, si nécessaire, d’entamer des poursuites en cas de violation des lois électorales. Au Cambodge, l’OGE peut mener des enquêtes et régler des litiges de nature administrative ou qui ne relèvent pas nécessairement de la compétence des cours.
La majorité des OGE ont des pouvoirs de nature essentiellement exécutive, relatifs à la mise en œuvre des activités électorales. Au Yémen, l’OGE peut présenter des mesures législatives auxiliaires, alors que dans beaucoup de pays, les OGE peuvent faire des règlements ou des proclamations.
Dans certains pays, ces pouvoirs comprennent la détermination de la date des élections, à l’intérieur de paramètres établis par la loi et souvent liés à une période de temps définie par l’expiration du mandat de l’organe élu.
Quelques exemples de pouvoirs d’OGE :
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En Inde et au Pakistan, l’OGE a le pouvoir de confectionner le calendrier électoral et de publier la convocation des électeurs.
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En Russie, l’OGE peut convoquer une élection si le pouvoir législatif ne l’a pas fait.
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Au Yémen, l’OGE a le pouvoir de convoquer une élection partielle, mais pas une élection générale.
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Dans certains cas, comme en Thaïlande ou en Uruguay, l’OGE a le pouvoir de faire reprendre une élection si elle ne s’est pas déroulée d’une manière honnête et juste, aux termes de la loi.
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En Indonésie, des comités situés à un niveau inférieur à celui de la circonscription peuvent faire reprendre le vote dans des bureaux de vote individuels.
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L’OGE de Namibie peut faire reprendre une élection en cas de violences ou d’urgence.
Cependant, beaucoup d’OGE n’ont aucune influence sur la date d’une élection. Dans des pays tels que le Mexique et les États-Unis, les élections se déroulent à date fixe, et dans beaucoup de pays qui suivent le modèle de Westminster, le pouvoir de convoquer des élections appartient au chef du gouvernement ou au président de l’État.