Pendant les années 1980 et 1990, la coopération entre les OGE au niveau régional s’est intensifiée, et plusieurs associations régionales ont été établies pour faciliter et soutenir la coopération. Les objectifs des premières associations de ce genre formées dans les années 1980 étaient cependant si généraux qu’ils constituaient simplement un cadre global reposant sur des buts souhaitables, sans engagement très spécifique.
L’Association des institutions électorales d’Amérique centrale et des Antilles (connu sous le nom de Protocole Tikal), établie au Guatemala en 1985, était un regroupement d’organismes électoraux destiné à favoriser la coopération, l’échange d’information et la consultation. Ses recommandations ne liaient pas ses organismes membres. L’Association des organismes électoraux d’Amérique du Sud (le Protocole Quito) a été formée en 1989 sur des bases semblables.
L’Union interaméricaine d’organismes électoraux (UNIORE) a été établie en 1991 pour encourager la coopération entre les associations et organismes électoraux créés sous les protocoles Tikal et Quito. L’UNIORE a élargi la coopération de manière à inclure l’assistance aux organismes membres qui en faisaient la demande.
Durant les années 1990, l’échange d’information, la coopération et la consultation figuraient encore clairement parmi les objectifs des associations qui voyaient alors le jour, mais l’accent était mis davantage sur des buts communs généraux tels que la promotion d’élections libres et justes, l’indépendance et l’impartialité des organismes électoraux et la transparence des procédures électorales. Par ailleurs, des buts régionaux communs ont été définis : coopération dans l’amélioration des lois et pratiques électorales, promotion de la participation des citoyens, des partis politiques et des ONG impartiales dans les processus électoraux, établissement de centres de ressources pour la recherche et l’information, etc. Ces associations ont aussi attaché beaucoup d’importance à la formation de fonctionnaires électoraux professionnels de haute intégrité, ayant un grand esprit de service public, une solide connaissance des processus électoraux et un attachement clair à la démocratie électorale.
Parmi les associations qui illustrent cette nouvelle orientation figurent :
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l’Association des fonctionnaires électoraux d’Europe centrale et de l’Est (ACEEEO), établie en 1991;
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l’Association des autorités électorales d’Afrique (AAEA), établie en 1997;
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l’Association des autorités électorales d’Asie (AAEA), établie en 1997;
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l’Association des organismes électoraux des Antilles (ACEO), établie en 1998.
D’autres réseaux régionaux sont apparus environ à la même époque, notamment le Centre de promotion et d’assistance électorales (CAPEL), basé en Amérique centrale; le Pacific Islands, Australia, New Zealand Electoral Administrators Network (PIANZEA, Réseau des administrateurs électoraux des îles du Pacifique, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande); et le Southern African Development Community Electoral Commissions’ Forum (SADCECF, Forum des commissions électorales des communautés de développement d’Afrique du Sud).
Bien que les mandats de ces réseaux diffèrent dans le détail, ils visent tous à encourager la libre circulation de l’information parmi les praticiens électoraux et à fournir de l’assistance aux OGE membres. Par exemple, les objectifs de l’ACEEEO sont les suivants :
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promotion d’élections ouvertes et transparentes par l’échange d’expériences et information concernant les lois et les procédures électorales, la technologie, les pratiques administratives et l’éducation électorale;
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promotion de la formation et du perfectionnement des fonctionnaires électoraux et des observateurs internationaux;
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promotion du principe de l’indépendance et de l’impartialité des autorités et des administrateurs électoraux;
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formation de fonctionnaires électoraux professionnels de haute intégrité, ayant un grand esprit de service public, une solide connaissance des processus électoraux et un attachement clair à la démocratie électorale;
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promotion du principe de la participation dans les processus électoraux par les citoyens, les partis politiques et les organismes civils impartiaux;
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développement de ressources pour l’information et la recherche électorales.
Les avantages potentiels de la coopération régionale par le biais d’associations regroupant des organismes électoraux sont considérables. Les nouveaux OGE peuvent profiter du soutien et de l’expérience d’organismes électoraux plus anciens, peuvent développer leur potentiel plus rapidement grâce à des échanges de personnel, et peuvent même emprunter du matériel électoral à bref délai. L’établissement de normes communes concernant l’équité des élections libres et la qualité des services électoraux peut faire en sorte que les perdants acceptent mieux les résultats des élections.
Le développement de réseaux d’OGE est limité en pratique par deux facteurs qui affectent les OGE individuels : le manque de ressources pour participer aux activités de l’association et la crainte de compromettre leur image d’indépendance. Certains OGE évitent de participer directement aux activités parce qu’ils craignent de compromettre leur indépendance s’ils dépendent du gouvernement pour le financement des déplacements, des recherches ou d’autres activités du réseau. Les contraintes financières limitent aussi les activités des associations elles-mêmes, qui dépendent principalement de fonds extérieurs.